Le Dossier Mehdi Ben Barka fait partie du lot. En réaction, la famille Ben Barka vient de rendre public un communiqué où elle critique l’IER et ses résultats. Elle rappelle que l’IER s’était auto-saisie du dossier de Mehdi Ben Barka, comme dossier symbolique et emblématique du phénomène des enlèvements et de la disparition forcée au Maroc. « Lors de la rencontre que des représentants de la famille et son avocat ont eue avec l’IER, en avril 2004, son président et les autres membres ont réaffirmé leur volonté d’aller loin dans la recherche de la vérité », précise la famille dans son communiqué. Mais, cette première rencontre officielle a été la dernière du genre.
« Seuls quelques contacts épisodiques avec certains membres de l’IER ont eu lieu », souligne la famille. La famille soulève plusieurs interrogations sur les résultats de l’Instance : « comment l’IER peut-elle écrire qu’il y a un soupçon de l’implication d’un service sécuritaire marocain » ? Comment peut-elle minimiser la responsabilité marocaine dans ce crime politique ? Comment peut-elle omettre de signaler que les personnes de nationalité française dont elle indique la présence au Maroc pendant un certain temps sont des truands notoires et qu’ils ont bénéficié de la protection des services spéciaux marocains... ».
La famille Ben Barka précise aussi qu’elle a fourni des documents à l’Instance où elle explique les conditions du « décès des truands après leur enlèvement et leur incarcération au PF3. « A ce sujet, nous avons appris par une interview du président de l’IER qu’il a pu visiter le PF3. Seulement, sans procéder à une quelconque fouille, il a tout simplement décrété qu’il n’y avait rien d’intéressant en cet endroit et qu’il n’y avait pas lieu de mener d’autres investigations. Est-ce là la méthodologie appropriée pour avancer dans la recherche de la vérité ? », se demande la famille. Elle souligne aussi que l’IER a pu avoir plus de pouvoir que la justice marocaine : « elle a pu trouver l’adresse d’anciens responsables des services secrets marocains et les entendre ; ce qu’aucun juge d’instruction marocain n’a pu encore réaliser dans le cadre des commissions rogatoires internationales ». Pour la famille, l’instance a évité de pointer les réelles responsabilités qui ont amené à l’enlèvement et à l’assassinat de Mehdi Ben Barka, en refusant de préciser les obstacles qui ont été dressés devant elle.
Source : le Reporter