L’Espagne rapatrie de la Syrie quatre femmes dont une Marocaine
Le gouvernement espagnol a décidé de rapatrier les femmes de quatre djihadistes espagnols de l’État islamique détenues en Syrie avec leurs enfants espagnols. L’une d’entre elles...
Lubna Mohamed Miludi (Photo : El Pais)
Le juge de l’Audience nationale, Santiago Pedraz, demande à la France l’autorisation d’interroger Loubna Fares, une Espagnole d’origine marocaine mariée à un djihadiste et arrêtée en 2019, dans le cadre de l’enquête contre les deux Espagnoles rapatriées d’un camp syrien en janvier.
Pedraz veut connaître le rôle joué pour Daech par Yolanda Martínez Cobos, 37 ans, et Luna Fernández Grande, 36 ans, les deux Espagnoles rapatriées en janvier du camp syrien d’Al Hawl. C’est pour cette raison qu’il demande à interroger Loubna Fares, qui avait également vécu dans ce camp contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et était mariée à Navid Sanati Koopaei, un djihadiste de nationalité espagnole, indiquent des sources judiciaires à La Razón.
Certaines femmes mariées à des djihadistes ont fini par devenir elles aussi djihadistes. C’est peut-être le cas des deux Espagnoles rapatriées de Syrie et mises en examen pour un crime d’appartenance à une organisation terroriste à caractère djihadiste. Le juge les a maintenues en détention provisoire pour enquêter sur leur éventuelle implication au sein de Daech. Dans leurs dépositions, les deux femmes ont affirmé qu’elles restaient à la maison et s’occupaient des enfants et qu’elles n’ont jamais intégré les rangs de Daech pour combattre.
À lire : Espagne : les femmes de djihadistes à rapatrier de Syrie pourraient se retrouver en prison
Mais le juge soupçonne qu’elles ont mené diverses activités pour Daech, aussi bien en Espagne, avant leur départ en Syrie, que dans la zone de conflit syro-irakienne. Dans leur rôle de mère, en charge de « l’éducation des enfants », « future génération de combattants », ces femmes ont sans doute endoctriné leurs enfants mineurs et joué un rôle « actif et essentiel » dans la propagande et le recrutement d’autres femmes dans Daech, estime le juge Pedraz.
Née à Bouznika au Maroc, Loubna Fares, 44 ans et mère de trois enfants dont l’un est né en Syrie, est actuellement en prison en France. Elle, les deux autres Espagnoles ainsi que leurs maris, ont fait l’objet d’une enquête devant l’Audience nationale en 2014 pour leur intégration dans la brigade Al Andalus, responsable de la radicalisation, du recrutement puis du transfert vers la Syrie et l’Irak de combattants de Daech.
Aller plus loin
Le gouvernement espagnol a décidé de rapatrier les femmes de quatre djihadistes espagnols de l’État islamique détenues en Syrie avec leurs enfants espagnols. L’une d’entre elles...
Les forces de sécurité espagnoles vont davantage renforcer la lutte contre le terrorisme djihadiste face à la persistance de ce phénomène. En 2022, 46 djihadistes présumés ont...
Le gouvernement espagnol a accepté de rapatrier des camps de Syrie plusieurs femmes de djihadistes espagnols dont des Marocaines, ainsi que leurs enfants. D’autres avant elles,...
Un groupe de ressortissants français composé de 40 enfants et 15 femmes ont été rapatriés de la Syrie par la France. Ils étaient détenus dans les camps du nord-est de la Syrie.
Ces articles devraient vous intéresser :