Lubna Mohamed Miludi (Photo : El Pais)
Pedraz veut connaître le rôle joué pour Daech par Yolanda Martínez Cobos, 37 ans, et Luna Fernández Grande, 36 ans, les deux Espagnoles rapatriées en janvier du camp syrien d’Al Hawl. C’est pour cette raison qu’il demande à interroger Loubna Fares, qui avait également vécu dans ce camp contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et était mariée à Navid Sanati Koopaei, un djihadiste de nationalité espagnole, indiquent des sources judiciaires à La Razón.
Certaines femmes mariées à des djihadistes ont fini par devenir elles aussi djihadistes. C’est peut-être le cas des deux Espagnoles rapatriées de Syrie et mises en examen pour un crime d’appartenance à une organisation terroriste à caractère djihadiste. Le juge les a maintenues en détention provisoire pour enquêter sur leur éventuelle implication au sein de Daech. Dans leurs dépositions, les deux femmes ont affirmé qu’elles restaient à la maison et s’occupaient des enfants et qu’elles n’ont jamais intégré les rangs de Daech pour combattre.
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Mais le juge soupçonne qu’elles ont mené diverses activités pour Daech, aussi bien en Espagne, avant leur départ en Syrie, que dans la zone de conflit syro-irakienne. Dans leur rôle de mère, en charge de « l’éducation des enfants », « future génération de combattants », ces femmes ont sans doute endoctriné leurs enfants mineurs et joué un rôle « actif et essentiel » dans la propagande et le recrutement d’autres femmes dans Daech, estime le juge Pedraz.
Née à Bouznika au Maroc, Loubna Fares, 44 ans et mère de trois enfants dont l’un est né en Syrie, est actuellement en prison en France. Elle, les deux autres Espagnoles ainsi que leurs maris, ont fait l’objet d’une enquête devant l’Audience nationale en 2014 pour leur intégration dans la brigade Al Andalus, responsable de la radicalisation, du recrutement puis du transfert vers la Syrie et l’Irak de combattants de Daech.