La tête remplie de souvenirs, Tarek a choisi de passer ses vacances d’été, tout comme ses frères et ses soeurs, dans un hôtel loué à cet effet en Espagne. Parlant du Maroc, "c’est le seul endroit, avec la Belgique, où je me sens chez moi. J’ai encore un grand-père là-bas et j’aime y retourner une fois par an", confie-t-il, avec beaucoup d’émotion.
Pour sa part, Yasmine, 33 ans, se rappelle aujourd’hui encore ces années où elle retournait au Maroc pour rendre visite à sa grand-mère paternelle décédée il y a quelques années. "La plupart de ma famille est ici, en Belgique. Au Maroc, il ne me reste que de la famille éloignée. Mon mari, par contre, a encore sa grand-mère là-bas, il y est retourné quelques jours en décembre".
Si ceux-ci gardent de bons souvenirs de leur pays, les enfants des deuxième et troisième générations meurent d’envie d’aller à la découverte des réalités de leur terre natale, fait observer le journal Le soir Belgique. "En termes de loisirs, il n’y avait pas grand-chose à faire sur place. On restait un peu bloqués à la maison", se souvient Tarek qui s’arrangeait pour écourter le séjour. "On allait tous les jours à la piscine, on ne s’ennuyait pas. Mais quand on grandit, on ne se satisfait plus d’aller juste à la plage. On a envie de faire d’autres choses", confie pour sa part Yasmine dont la famille vivait à Casablanca.
Cependant, pour elle, plusieurs réalités ont contribué à davantage l’éloigner de son pays. "Maintenant qu’on est adulte, on prend conscience de certaines choses qui ne nous donnent pas envie d’y retourner. Les mentalités doivent évoluer. On a grandi en Belgique, on a des valeurs, des idéaux, des règles qui nous semblent basiques, et qui ne sont pas respectés là-bas, par exemple, en termes de droits de l’homme", se désole-t-elle.
Malgré tout, les MRE éprouvent l’envie de garder un lien avec leur pays d’origine en vue de la transmission des valeurs à la jeune génération. Pour preuve, Yasmine et son mari ont effectué un premier grand voyage au Maroc, afin de faire découvrir le pays à leurs filles de 3 et 5 ans, qui parlent arabe et français.