
Le corps sans vie d’une jeune femme a été retrouvé au domicile de sa famille dans les environs de Berrechid. Soupçonné d’homicide, son mari en fuite a été arrêté par les éléments de la Gendarmerie royale relevant du centre territorial de Deroua.
La cour d’assises de Seine-Saint-Denis juge à partir de mercredi l’auteur présumé de coups ayant entraîné la chute et la mort d’un sexagénaire de Stains venu pour éteindre les poubelles incendiées de son immeuble lors des émeutes de 2005.
La mort de Jean-Jacques Le Chenadec, 61 ans après trois jours de coma avait suscité une vive émotion et plusieurs centaines d’habitants avaient défilé pour dire leur "refus de la violence". Sa veuve avait été reçue par le ministre de l’Intérieur de l’époque Nicolas Sarkozy.
Soupçonné d’avoir agressé M. Le Chenadec et un voisin de celui-ci le 4 novembre 2005 avant de s’enfuir, Salaheddine Alloul, 22 ans, avait été arrêté en juillet 2007 grâce aux témoignages de la famille d’un premier suspect, blanchi depuis.
Alloul a reconnu en garde à vue avoir atteint M. Le Chenadec dans l’élan d’un coup porté à Jean-Pierre Moreau, après avoir été, dit-il, insulté par eux. Revenu sur ces aveux, il assure désormais avoir seulement touché M. Moreau. Le soir du 4 novembre 2005, les deux victimes, respectivement président et vice-président du conseil syndical de leur immeuble, éteignent un feu mis aux poubelles et restent dehors pour discuter craignant qu’une quinzaine de jeunes massés devant la copropriété bien que n’y habitant pas "ne s’attaquent ensuite aux voitures", se souvient la veuve de la victime interrogée par l’AFP.
Si l’enquête n’a pas établi la participation de l’accusé aux violences secouant alors la ville, comme ailleurs en Seine-Saint-Denis, ce contexte a tendu les relations déjà conflictuelles entre des jeunes régulièrement bruyants et des résidents de la copropriété, dont M. Le Chenadec.
Selon le témoignage de M. Moreau, des pierres auraient été lancées vers eux mais les deux hommes n’auraient pas répondu à cette provocation.
La version de l’accusé est différente. Alloul relate s’être emporté après avoir été insulté par les deux hommes, alcoolisés, qui auraient tenu des propos racistes.
Lorsqu’il se relève, M. Moreau découvre son voisin inconscient. Selon l’autopsie, le sexagénaire décédé d’un traumatisme crânien dû à la chute a reçu deux coups au visage. M. Moreau s’est quant à lui vu reconnaître une Incapacité totale de travail (ITT) de 47 jours.
"Pourquoi une telle violence gratuite et pourquoi mon mari ?", se demande encore Nicole Le Chenadec, veuve de la victime, à la veille du procès. Pour elle, l’accusé "a voulu donner une leçon" à son époux, qui intervenait de temps à autre "pour faire respecter l’environnement et le bien d’autrui". Mais il "n’a jamais tenu de propos racistes" et "était respecté par les jeunes de la copropriété", souligne-t-elle.
Né de parents vite séparés, élevé au Maroc jusqu’à 12 ans, l’accusé a quitté l’école à 16 ans sans diplôme. Il a été condamné deux fois pour vol. Les experts relèvent chez lui un "problème de positionnement vis à vis de la figure paternelle".
Il encourt 15 ans de réclusion pour "violences ayant entraîné la mort, sans intention de la donner". Le verdict est attendu vendredi.
Source : AFP - Sylvie Husson
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