Jacques Chirac effectue de jeudi à samedi une visite d’Etat au Maroc au cours de laquelle il devrait apporter au royaume de Mohammed VI le soutien de la France à la politique de réformes et de modernisation. Le président français, qui entretient avec la famille royale des relations très amicales, sera accompagné par son épouse Bernadette. Ils se rendront successivement à Fès, l’ancienne cité impériale, où ils seront accueillis par le souverain alaouite et son épouse, la princesse Lalla Salma, puis à Tanger et à Rabat, la capitale.
En outre, pas moins de six ministres, une quinzaine de chefs d’entreprise et des personnalités comme la comédienne Nadia Farès et le rugbyman Abdelatif Benazzi, d’origine marocaine, font partie de la délégation du pays qui est, de loin, le premier partenaire commercial du royaume.
Des "liens très profonds"
Cette visite d’Etat du président français au Maroc, la première depuis que Mohammed VI est monté sur le trône en 1999, illustre "les liens très profonds" qui unissent les deux pays, a souligné mardi Catherine Colonna, porte-parole de l’Elysée.
La recherche d’un règlement du conflit sur le Sahara, un dossier ultrasensible pour la diplomatie marocaine, a contribué à répandre dans le royaume l’image d’une France amie sur la scène internationale. Le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario — soutenu par l’Algérie — reste l’une des grandes causes nationales marocaines 28 ans après l’annexion du territoire par Rabat.
L’avocat du Maroc en Europe
De plus, la France entend se faire l’avocat du Maroc auprès de l’Union européenne, alors que Rabat négocie actuellement un "statut avancé" qui lui accorderait plus que l’association, mais moins que l’adhésion. Dans cette perspective, le royaume entend profondément se moderniser, en faisant porter l’effort sur le logement social, l’éducation, la santé, les infrastructures routières et les transports urbains.
Toujours selon la porte-parole de l’Elysée, la construction d’un espace euro-méditerranéen "de paix, de sécurité et de prospérité partagé" sera également au centre des entretiens. Jacques Chirac devrait également rendre hommage à "la façon dont le Maroc sait concilier héritage et modernité", a dit Catherine Colonna. Après les attentats meurtriers de Casablanca, le 16 mai, Jacques Chirac redira sa solidarité dans la lutte contre le terrorisme. En revanche, Catherine Colonna a refusé mercredi de "commenter" la condamnation du journaliste franco-marocain Ali Lamrabet à quatre ans de prison pour "outrage à la personne du roi" du Maroc Mohammed VI.