« La France déteste profondément l’Islam »
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Sur plusieurs chantiers sensibles, la France est restée silencieuse. Entre autres, on pourrait citer l’organisation du culte musulman, la prévention de la radicalité religieuse, la diffusion de la connaissance, … Là-dessus, Emmanuel Macron et son Gouvernement n’ont pas bougé le doigt depuis, faute de moyens suffisants et de volonté.
Alors que le mardi 17 septembre, la Fondation pour l’Islam de France a organisé sa première grande conférence sur le dialogue interreligieux à Paris, avec la Ligue islamique mondiale (LIM), l’événement a été critiqué en raison de la proximité de la LIM avec l’État saoudien.
Mais, très vite, Ghaleb Bencheikh, Président de la Fondation, s’en est défendu : "La Fondation combattra le salafisme et toute forme d’islamisme politique. La Ligue islamique mondiale connaît actuellement un moment de rupture, au sens hégélien", confie-t-il au journal L’opinion.
En réalité, le Gouvernement français a remis à plus tard tout chantier lié aux cultes. Pour preuve, Emmanuel Macron et Edouard Philippe, qui ont été invités à cette grande conférence sur le dialogue interreligieux, ont décliné. Selon L’opinion, l’islam est un énième terrain où le volontarisme d’Emmanuel Macron a cédé la place à la prudence puis, petit à petit, à l’abandon.
A son arrivée à l’Elysée, Macron qui s’était pris d’intérêt pour ce vaste chantier, va vite se heurter à des interrogations pas des moindres : comment assurer la formation des imams, interdite par le principe de laïcité, encourager un "islam des Lumières", sans interférer dans les affaires cultuelles, diffuser la connaissance sur la civilisation arabo-musulmane, sans confondre religion et terrorisme ?
Par ailleurs, craignant de rompre avec l’ère Hollande, Macron renvoie purement le Conseil français du Culte musulman (CFCM) à ses échecs, songeant brièvement à un mode napoléonien d’organisation verticale de l’islam.
Un proche du dossier indique que, pour l’Etat laïc, l’organisation et le contrôle du financement du culte musulman reste "un levier de prévention religieuse contre les radicalités et les fractures du corps social". Mieux, selon l’Ifop, 43 % des Français considéraient en 2018 que l’islam ne correspondait pas aux valeurs de la France.
Face à autant de crispations, le Président français a reculé et, avec le temps, a corsé son discours contre l’islamisme. En témoignent ses propos en avril dernier, quand il dénonçait "le communautarisme qui s’est installé dans certains quartiers", exhortant même à être "intraitable" face à "un islam politique qui veut faire sécession avec notre République".
Mieux, le Président français a même plaidé, pour "renforcer les contrôles des financements qui viennent de l’étranger" – Arabie saoudite, Maroc, Algérie et Turquie.
Aller plus loin
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