La densité des forages réalisés au Maroc a atteint seulement quatre puits pour 10 000 kilomètres carrés, comparativement à la moyenne mondiale de 1 000 puits pour la même superficie. C’est ce que révèle un rapport annuel du Cour des Comptes.
A en croire les indicateurs pour 2007, la santé de l’économie marocaine est au beau fixe. En témoignent les comptes trimestriels publiés par le Haut Commissariat au Plan (HCP) et repris dans la note conjoncturelle de janvier 2008 du ministère des Finances. Et ce n’est pas le seul département optimiste. Même la BAM indique dans son enquête conjoncturelle que les patrons ont le moral au beau fixe.
L’année écoulée a ainsi été marquée non seulement par la consolidation continue des activités hors agricoles mais aussi par la progression des achats des entreprises en biens d’équipement et demi-produits. La tendance haussière, mais pas encore suffisante, des exportations au second trimestre, l’excédent du compte courant de la balance des paiements, l’amélioration des finances publiques par l’accroissement des recettes fiscales, sont autant d’éléments réjouissants pour l’économie.
De plus, le dynamisme des différentes catégories de crédits et le bon démarrage de la campagne agricole 2007/2008 ont été favorables pour accompagner la croissance.
Ainsi, malgré la remontée des prix des matières premières sur les marchés internationaux et les conditions climatiques difficiles de l’année écoulée, ce sont les secteurs des mines, de l’énergie, du BTP, de l’industrie, du tourisme et des télécommunications, qui ont permis d’apprécier le PIB hors agricole de 5,9%.
L’activité à l’export du secteur minier a été dopée par une évolution favorable de la demande étrangère des produits phosphatés, conjuguée aux niveaux soutenus des prix à l’international. Les exportations du groupe OCP ont ainsi progressé de 21,9% au troisième trimestre de 2007 pour se chiffrer à 19,4 milliards de dirhams.
Concernant l’énergie, la hausse de l’indice de production de l’électricité, de 3,5 à 6% en 2007, a boosté celle de l’énergie électrique. Soit une amélioration de 7,6% par rapport à 2006.
Les BTP consolident leur bonne forme, bénéficiant de la poursuite des programmes d’habitat social, d’infrastructures de base et touristiques ainsi que de la progression soutenue de la demande en logement neuf. De même, les crédits octroyés par les banques au secteur immobilier ont totalisé près de 96,9 milliards de dirhams, soit une progression de 35,8% après 27,7% un an avant. Leur part dans les crédits accordés a progressé pour s’établir à 23,5% à fin novembre 2007 contre 22,1%.
Pour le secteur industriel, l’indice de production de l’industrie manufacturière a crû de 4,5% par rapport à 2006. Cette tendance s’est poursuivie compte tenu de la hausse de la demande d’énergie électrique en haute et moyenne tension des abonnés autres que les régies de 11,1%, l’accroissement des achats de demi-produits de 19,5% et les anticipations favorables pour le 4e trimestre des chefs d’entreprise interrogés dans le cadre de l’enquête de BAM.
L’activité touristique a également contribué à dynamiser la croissance. 2007 a enregistré une hausse de touristes de 12,9% pour s’établir à 7,4 millions, dont 3,4 millions de MRE. Les nuitées dans les hôtels classés ont crû de 3,5%.
Pour ce qui est des télécommunications, l’activité s’est maintenue en hausse avec 28,8% du parc de la téléphonie mobile en plus, 37,2% du parc total des abonnés Internet et 78,9% du parc fixe. IAM a vu son parc mobile augmenter de 24,5% par rapport à fin 2006 pour atteindre 13,3 millions de clients. Le parc fixe s’est apprécié de 1,8% pour s’établir à 1,3 million de lignes en 2007. Quant à celui de l’ADSL, il s’est chiffré à 470.000 lignes, en progression de 22,4%.
Seul bémol des performances économiques du Maroc, le déficit de la balance commerciale qui ne cesse d’augmenter. Le profil des échanges extérieurs demeure dominé par l’accélération plus rapide des importations (+21,4%) par rapport aux exportations (+8%). Cela se traduira certainement par une baisse de 4 points du PIB par rapport à 2006, souligne le rapport. Ce déficit s’explique par le besoin en produits alimentaires (26,5%), en biens d’équipement (21,5%), en produits finis de consommation (16,5%), en demi-produits (15,6%), en produits énergétiques (12%) et en produits bruts (7,6%).
Dans ces conditions, le solde du compte courant de la balance des paiements serait excédentaire, impulsé par les transferts des MRE (+17,2%) et les recettes voyages (+13,8%).
Dans ce contexte, l’attractivité du Maroc semble tout de même s’épanouir : les IDE ont totalisé 31 milliards de dirhams, soit une hausse de 18,8%.
L’Economiste - M.A.B.
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