Hommage aux soldats marocains morts pour la France
Une cérémonie d’hommage aux soldats marocains morts pour la France durant la Seconde guerre mondiale a été rendue ce dimanche 8 mai.
De nombreux soldats marocains ont pris une part active dans la guerre d’Indochine encore appelée guerre de résistance antifrançaise. Que sont devenus leurs descendants restés en Vietnam ?
Entre 1947 et 1954, plus de 120 000 Maghrébins – majoritairement Marocains – ont rejoint les rangs de l’armée française en Indochine, pour se battre pour la France contre le mouvement indépendantiste du Viet Minh dans les années 1950. Environ 150 soldats sont restés au Vietnam après l’armistice de 1954. Parmi eux, Mzid Ben Ali – transfuge ou captif – qui s’est mis en couple avec une Vietnamienne à Ba Vi. Il faisait partie des 300 « soldats africains et européens transfuges ou emprisonnés » qui s’étaient installés dans un village agricole du district de Ba Vi, situé à environ 50 kilomètres de Hanoï. Un garçon est né de cette union en 1959 : Le Tuan Binh.
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Mzid Ben Ali est décédé en 1968, mais ses obsèques n’ont pas été organisées. À l’époque, la guerre avec les États-Unis s’était intensifiée. Son corps avait disparu. Seule une pierre tombale prouve qu’il a vécu et est mort au Vietnam. Son fils Binh a conservé la dalle de pierre, gravée de la nationalité de son père : « Marocaine ». « C’est très émouvant pour moi », s’émeut l’homme de 64 ans. Il sait peu de choses sur son père, ses expériences pendant la guerre. « C’était un homme de peu de mots », a confié le sexagénaire. Il a probablement fait défection vers la fin du conflit, en 1953 ou 1954. Alors que des Marocains étaient retournés au Maroc dans les années 1970, Binh a préféré rester avec sa mère vietnamienne et ses deux frères, Boujamaa et Abdallah.
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Depuis de nombreuses années, Binh lutte pour que son passé soit reconnu. En 2016, ses deux enfants, nés d’une mère vietnamienne, sous un patronyme choisi par l’ambassade : El Mekki, et lui ont obtenu le passeport marocain, mais il ne s’est jamais rendu au Maroc. Sa fille Leila, âgée de 36 ans, vit désormais à Casablanca. « Maintenant, je suis trop vieux. J’ai donné cette opportunité à ma fille. […] Je suis heureux maintenant que certains de mes rêves soient devenus réalité », a-t-il déclaré.
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Le 2 mars 1956, le Maroc obtient son indépendance, deux ans après la fin de la première guerre d’Indochine. Entre 1956 et 1960, des soldats marocains déserteurs de l’armée française ont construit la Porte du Maroc dans le jardin d’une famille qui accueille chaque mois une poignée de visiteurs dans le quartier de Ba Vi à Hanoi en hommage à leur pays d’origine. Durant l’extrême pauvreté des années 1990, « des ferrailleurs demandaient s’ils pouvaient prendre des parties du portail », a confié un membre de la famille sous couvert d’anonymat. En 2009, l’ambassade du Maroc a entrepris des travaux de rénovation de l’infrastructure au moment où les recherches commençaient à mettre en lumière le rôle des soldats des colonies françaises en Indochine.
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