Immobilier : Les promoteurs misent sur les MRE

9 juin 2009 - 19h59 - Economie - Ecrit par :

Devenir propriétaire est un rêve de plus en plus inaccessible. En effet, crise ou pas, les prix de l’immobilier continuent de flamber. Et la situation ne risque pas de s’arranger avec l’été et ses flux de Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les promoteurs les attendent avec impatience pour faire de bonnes affaires. Mais cela pourrait fortement perturber le secteur qui souffre déjà de nombreux maux.

« En effet, la hausse des cours des matériaux de construction n’a pas manqué d’exercer ses pressions inflationnistes sur le marché », indique-t-on au ministère de l’Habitat. Et ce n’est pas tout : le secteur reste également miné par la rareté du foncier, la pratique de dessous-de-table et les difficultés de financement et administratives. Enfin, il y a une inadéquation flagrante entre l’offre et la demande. Casablanca, par exemple, reste sujette à de forts besoins en habitat, qui peinent à être assouvis par une production immobilière relativement faible. Ce qui assurément ne manque pas de faire atteindre aux prix du foncier des sommets vertigineux. Au centre de la capitale économique, le mètre carré dépasse largement les 15.000 DH. Un marché juteux pour les constructeurs immobiliers dont la marge de rentabilité sur les projets est souvent supérieure à 100%.

Dans d’autres villes, comme Marrakech, les prix de l’immobilier dépassent tout entendement. Le « bonheur à l’orientale » vendu à une clientèle européenne aisée fait que certains logements de la ville ocre cotent aujourd’hui très facilement dans les 25.000 DH/m². Cette montée vertigineuse des prix fait craindre le pire pour nombre de promoteurs. Selon eux, cela pourrait sonner le glas de l’euphorie du secteur qui jusque-là a enregistré des scores plutôt positifs. « Si cette situation reste maintenue en l’état, sans un système efficace de régulation des prix on risque de connaître, à terme, un effondrement du marché immobilier à l’instar de ce qu’a connu notre voisin espagnol », estime un notaire de Casablanca. Et tous ces déséquilibres pourraient encore s’accentuer avec l’arrivée imminente de nos Marocains résidant à l’étranger. « Ces derniers, en exacerbant davantage la demande, agissent comme un véritable levier sur les prix du bâtiment en les augmentant », affirme un promoteur du secteur. Malgré tous ces constats alarmants, d’autres professionnels du secteur restent optimistes. Ils avancent pour argument les données enregistrées dans la production des cimenteries et dans la vente des matériaux de construction pour les trois dernières années. L’autre indicateur qui, selon eux, atteste de la bonne santé du secteur, se trouve au niveau des crédits accordés pour les projets immobiliers.

Ces derniers ont tourné autour de 100 milliards de DH en 2008. « Tant que la demande restera forte et que l’offre continuera à suivre, la turbulence actuelle du marché ne sera que passagère », indique Saïd Sekkat, secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Rappelons que pour promouvoir l’offre à des conditions préférentielles, un vaste programme national pour la réalisation de 129.000 logements à140.000 DH (107.000 en milieu urbain et 22.000 en milieu rural) a été lancé. Il s’agit de mesures qui consistent à bénéficier du foncier public et de l’exonération totale d’impôts des promoteurs immobiliers opérant dans le cadre de la convention avec l’Etat. L’année 2008 a connu le lancement de près de 23.000 unités. 20.000 logements devraient être prêts d’ici fin 2009.

Vous avez dit standing ?

QUELLES différences entre un logement de haut ou de moyen standing et un autre dit économique ? Une question qui, en l’absence de référentiels, se pose avec acuité pour tout acheteur potentiel. D’autant plus que pour les promoteurs, la tendance est de mettre tous les œufs dans le même panier, sans avoir à se conformer à des critères ou à respecter des normes précises. De quoi rendre perplexe tout éventuel acquéreur. D’où le nouveau chantier du ministère de l’Habitat qui vise à réglementer les différents types de logements et à faire le point sur les qualifications des bâtiments classés haut et moyen standing ou encore économiques. Des mesures qui devraient permettre une meilleure appréciation des prix selon les équipements et la qualité des parties visibles et invisibles d’un logement donné.

Source : L’Economiste - Mohamed Mounadi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Transferts des MRE - Crise économique - Crise immobilière Maroc - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Office des changes aux petits soins des MRE

L’Office des changes s’engage à réserver un bon accueil aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) cet été et à leur accorder une attention particulière dans le cadre de son plan d’action stratégique 2022-2026. C’est du moins ce qu’a affirmé Driss...

Les MRE : des acteurs économiques majeurs, oubliés par les institutions

Un récent rapport du Centre Al Hayat met en exergue la contribution significative des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement de leur pays d’origine. Toutefois, ces derniers restent confrontés à des difficultés qui limitent leurs...

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

BTP : Le Maroc en mode « chantier permanent »

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) marocain est en plein essor. En 2024, l’investissement public dans ce domaine a connu une augmentation fulgurante de 56 % par rapport à l’année précédente, atteignant un montant de 64 milliards de...

Marocains de l’étranger : des transferts d’argent records

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont envoyé 91,52 milliards de dirhams (MMDH) au Maroc entre janvier et septembre 2024.

Les Marocains de France ont transféré 5,4 milliards de DH au Maroc

En 2022, le Maroc a enregistré un pic historique dans les recettes issues des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), atteignant 110,7 milliards de DH, soit une progression de 16 % par rapport à 2019, d’après le dernier rapport de...

Maroc : un afflux de touristes et de MRE sans précédent

Quelque 1,3 million de touristes ont visité le Maroc en avril 2024, ce qui représente une hausse record de 17 % par rapport à la même période de 2023.

Bonne nouvelle pour les MRE : Importations de meubles usagés désormais libres

Le ministère marocain de l’Industrie et du commerce vient de lever les restrictions à l’importation par les Marcains résidant à l’étranger des meubles en bois, des tapis et autres articles électroménagers usagés.

Transferts d’argent des MRE : une année 2024 record

L’année 2024 aura été faste pour les transferts d’argent des Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon les derniers chiffres publiés par l’Office des changes.

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...