Le recul de l’inflation et la stabilité des taux de crédits immobiliers apportent non seulement un soulagement aux acquéreurs, mais ils suscitent également un nouvel espoir pour le marché immobilier.
Demande accrue, offre inadaptée. C’est, grosso modo, la situation de l’immobilier d’entreprises au Maroc. Si les loyers de l’immobilier résidentiel ont connu un fléchissement depuis le début de 2008, la tendance a été inversée dans le locatif professionnel, qui a, au contraire, enregistré 5% de croissance, selon les professionnels.
Cependant, le Baromètre de l’immobilier d’entreprises, élaboré par le Centre Régional d’investissement (CRI) du Grand-Casablanca, évalue le besoin en immobilier d’entreprises, et plus spécifiquement en bureaux, pour la seule ville de Casablanca, à 2 millions de m2.
Le besoin est donc bien là. « Ce qui est demandé par les entreprises aujourd’hui, ce sont des espaces de travail dédiés et bien pensés », clarifie William Simoncelli, directeur général de Carré Immobilier, agence immobilière opérant à Casablanca et Marrakech. Mais bien que clairement identifié, le besoin en immobilier d’entreprises tarde à être comblé. En fait, le manque est tel que, rien que dans la capitale économique, « on dénombrait plus d’un million de m2 d’appartements occupés par des entreprises insatisfaites de leur espace de travail et désirant déménager », précise-t-on au CRI de Casablanca.
La capitale économique compte, à elle seule, une surface de 1,95 million de m² de bureaux occupée par les entreprises. Plus de la moitié de cette surface, soit 1 million de m2, sont en fait des appartements à usage d’habitation reconvertis. De plus, seulement 11% (212.000 m²) de cette surface est constituée d’immeubles de catégorie A. Et si le centre-ville concentre 80% de l’offre de catégorie A, seulement 20% des immeubles de cette zone y sont destinés à la location. Dans ces conditions, les besoins en surface de bureaux des entreprises déjà installées sont estimés à 420.000 m² par le CRI de Casablanca. Tout l’enjeu est donc aujourd’hui de commercialiser ce dont cette clientèle a besoin.
A noter que la tendance est de plus en plus au locatif. « Les entreprises sont prêtes à payer des loyers élevés (plus de 150 DH/m2/mois) pour des locaux nus dès lors que ceux-ci bénéficient d’une localisation « prime », d’une conception fonctionnelle permettant l’optimisation de l’utilisation de chaque m2 et que l’accessibilité et le stationnement sont satisfaisants », indique Simoncelli.
Les opérateurs estiment enfin que le marché de l’immobilier d’entreprises sera marqué, les trois prochaines années, par le développement d’une nouvelle génération d’immeubles de « catégorie A ». L’offre va se professionnaliser avec l’arrivée sur le marché de nouveaux fonds d’investissements. Ces derniers contribuent à la création de valeurs sur toute la chaîne des métiers de l’immobilier.
Source : L’Economiste - Tarik Hari
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