Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.
Alors que 82 pour cent des imams du Maroc manquent de toute formation de base, un nouveau programme de qualification vise à donner à la société marocaine un meilleur encadrement religieux et à lutter contre l’extrémisme.
Près de 45 000 imams bénéficieront d’une formation dans le cadre d’un nouveau programme lancé par le gouvernement le 26 juin, dans le cadre d’un plan plus vaste de réforme des affaires religieuses dans le royaume.
En 2004, le premier programme de réforme avait conduit à une refonte du ministère des Affaires islamiques, à la révision de la législation en vigueur sur les lieux de culte et à la modernisation de l’enseignement religieux.
Ahmed Toufik, ministre des Affaires islamiques et des Habous, a expliqué que ce programme de 200 millions de dirhams offrira à la société un encadrement religieux plus en phase avec le monde actuel et soucieux de préserver l’identité nationale.
Quelque 1 500 formateurs assureront cette formation dans les zones rurales et urbaines du pays, pour donner aux imams les compétences requises pour dispenser un enseignement religieux correspondant à la réalité de la société marocaine.
Ce programme de formation – basé sur le rite malékite pratiqué par les Musulmans sunnites du Maroc – est obligatoire pour tous les imams. Il comporte un enseignement spirituel, une discussion sur les fonctions de la mosquée et d’autres sujets couverts par le Conseil supérieur des Oulémas.
Depuis 2006, l’Etat a sélectionné 150 imams disposant de diplômes universitaires pour un programme de formation de douze mois. Désormais, tous les nouveaux imams devront être titulaires de diplômes et suivre une formation.
Abdelbari Zemzemi, imam et député au parlement, s’est félicité de cette initiative gouvernementale, affirmant qu’elle aurait dû être prise il y a longtemps. De nombreux imams, a-t-il déclaré, sont "presque analphabètes", parce que leur connaissance se limite à mémoriser le Coran. "L’imam doit servir d’exemple pour les citoyens et doit avoir un minimum de connaissances religieuses afin de répondre aux aspirations des gens", affirme-t-il. "Il doivent être choisis avec soin."
Pour Mehdi Fourak, professeur d’enseignement islamique, les objectifs réels de ce programme de formation des imams peuvent être discutables. "La réalité du niveau scolaire des imams est connue depuis longtemps", affirme-t-il. "Pourquoi a-t-on choisi cette période pour lancer le programme ? Il faut dire que certains prédicateurs échappent au discours de l’Etat, ce qui peut déranger parfois les pouvoirs publics."
Un avis que ne partage pas Lahcen Daoudi, député du Parti pour la Justice et le Développement. Pour lui, cette initiative a certes trop tardé à venir, mais il n’y a pas lieu de tirer des conclusions hâtives.
Pour lui, le plus important est de ne pas tomber dans une sorte de normalisation du profil des prêcheurs. M. Daoudi juge essentiel qu’un imam soit qualifié, afin qu’il puisse "bien assimiler la réalité", notamment l’ouverture que connaît actuellement le Maroc, et d’autres sujets de l’époque moderne.
Les citoyens marocains ont appris avec satisfaction la décision de mise à niveau des imams, dont le message reste très éloigné de la réalité. Hamdi Cherif, un enseignant, explique que bon nombre de prêcheurs se trouvent déconnectés de la réalité et adoptent un discours vieillot, qui ne peut convaincre personne.
Source : Siham Ali - Magharebia
Ces articles devraient vous intéresser :