Un homme d’affaires français emprisonné au Maroc

5 juillet 2024 - 17h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Impliqué dans un dossier financier, le vigneron champenois Didier Chopin a été arrêté, puis emprisonné au Maroc alors qu’il était attendu en France pour y être jugé dans le cadre d’une affaire de 1,5 million de bouteilles de faux champagne, produit à partir de vins d’Espagne et d’Ardèche et de gaz carbonique.

Fuyant la justice de son pays, le vigneron champenois Didier Chopin s’était installé au Maroc en septembre 2023. Il crée Les Champs sans frontières, une société de production et d’exportation de fruits et légumes. Mais les choses ne se passent comme prévu. Il sera arrêté courant juin 2024 puis incarcéré au Maroc. Il lui est reproché d’avoir émis des chèques sans provision. Des faits assimilés à de l’escroquerie dans la loi marocaine. Il pourrait écoper d’une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans.

À lire :Un Français arrêté à Marrakech

Le 24 juin, son avocat Francis Fossier est surpris de constater son absence à la brigade de gendarmerie d’Éperna. Il y était attendu dans le cadre de plusieurs autres affaires. Il aurait produit à Billy-sur-Aisne, près de Soissons, 1,5 million de bouteilles de faux champagne à partir de vins d’Ardèche et d’Espagne et de gaz carbonique. Il est également visé par cinq plaintes, notamment d’anciennes salariées, pour des faits présumés de viols, de harcèlement et d’agression sexuelles. Des faits qu’il a toujours niés.

À lire :Maroc : un Français arrêté à Bab Sebta

Ce n’est que le 27 juin dernier que son avocat apprendra par L’Union qu’il a été arrêté et incarcéré au Maroc. D’où son absence à la gendarmerie. Information confirmée par l’ambassade de France à Rabat et la justice française. Au Maroc, son entreprise n’a pas produit ni exporté le moindre légume, confie une source locale. Si Didier Chopin a pu louer un entrepôt à Skhirat, à une trentaine de kilomètres de Rabat, il n’aurait jamais réussi à obtenir d’agrément du ministère de l’Agriculture marocain. « Je suis allé le voir, j’ai vu un bureau, des hangars avec du matériel mais pas de salariés », indique Fossier.

À lire :Arrêtés à Marrakech, trois Français en prison

Le vigneron de Champlat-et-Boujacourt s’est également intéressé à la restauration en investissant dans le Daily B, un restaurant situé sur la très chic marina de Rabat-Salé. Mais ses dettes se sont accumulées que ce soit au Maroc ou en France en raison notamment de sa difficile relation avec sa famille restée en France. Ces six sociétés françaises de Didier Chopin accusent un passif total de 16 millions d’euros et sont liquidées une à une de février à avril 2024. « Il s’est porté caution de tout, il va être ruiné », prédit Francis Fossier. Chopin est par ailleurs soupçonné de faillite frauduleuse. Selon plusieurs salariés, il aurait vendu du matériel de son exploitation et en aurait expédié une partie au Maroc à la suite de la révélation du scandale du faux champagne en août dernier. Le procureur de Reims François Schneider confirme « des soupçons de faillite frauduleuse ». Il attend sa libération. « On attend qu’il sorte et on le reconvoquera », indique le magistrat.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Espagne - Droits et Justice - Prison - Arrestation

Aller plus loin

Un criminel français en fuite vers le Maroc arrêté à Algésiras

La police nationale espagnole a arrêté au port d’Algésiras (Cadix) un homme de 30 ans recherché par les autorités judiciaires françaises pour son implication présumée dans la...

Un Français interpellé à l’aéroport de Casablanca

Un ressortissant français d’origine turque âgé de 37 ans a été interpellé, vendredi, par les éléments de la sûreté nationale à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca.

Maroc : un Français arrêté à Bab Sebta

Des agents marocains ont arrêté samedi à Bab Sebta un trafiquant de drogue français, recherché par les autorités de son pays, alors qu’il tentait d’entrer à Sebta.

Un Français arrêté au Maroc

La police judiciaire a mis la main, mardi 10 octobre, à Rabat, sur un Français de 49 ans, recherché par la justice et faisant l’objet d’une « notice rouge » de la part d’Interpol.

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.