L’affaire remonte à mi-2014, année où le ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Jorge Fernández Díaz, soupçonnant une éventuelle alliance entre le Maroc et le gouvernement de la Generalitat, avait ordonné l’ouverture d’une enquête. Les investigations, menées sous la direction d’un expert de la police nationale en matière de lutte contre le djihadisme, auront duré deux ans, rapporte El nacional.cat.
Deux rapports auxquels RAC1 a eu accès révèlent comment cette enquête avait été menée. Des espions avaient été recrutés pour surveiller les faits et gestes des hauts responsables marocains sur lesquels pesaient des soupçons. Ainsi, il a été découvert que le consul du Maroc à Barcelone avait tenu plusieurs réunions avec des membres de la communauté marocaine, lesquelles n’avaient d’autre objectif que de faire la propagande du discours indépendantiste, selon les enquêteurs.
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Au départ, les investigations étaient axées sur une fondation de Convergència i Unió, Nous Catalans, dédiée au renforcement des liens avec les immigrés vivant en Catalogne. Dans un rapport datant de 2014, les enquêteurs ont indiqué être convaincus que la Generalitat, dirigée à l’époque par Artur Mas, avait l’intention de nouer une alliance avec la communauté marocaine locale pour faire avancer le processus d’indépendance.
Mais dans un autre rapport de 2015, ils ont changé de version, révélant que c’est le Maroc qui avait tenté d’infiltrer le mouvement indépendantiste pour en prendre le contrôle. Les réunions au bureau du consul du Maroc à Madrid visaient cet objectif, selon les enquêteurs. Au final, ces investigations n’ont abouti à aucun résultat. Avant cette enquête, l’Espagne avait expulsé en 2013 Nouredine Ziani, l’un des espions marocains présumés qui soutenaient le mouvement indépendantiste.