Le gouvernement d’Aziz Akhannouch est déterminé à endiguer la prolifération des bidonvilles au Maroc à l’horizon 2028 – donc, avant la Coupe du monde 2030-, en misant sur le relogement, la création d’un registre national et le contrôle de la...
« L’immobilier a connu une véritable flambée en 2007 et 2008. Mais, l’euphorie est retombée et l’on revient petit à petit à une situation plus raisonnable », a indiqué Taoufiq Hejira, hier à Fès.
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme qui assistait à la célébration de la journée annuelle de l’Ordre national des architectes a profité de l’occasion pour rappeler le bilan 2008 et le plan d’action pour cette année.
L’année dernière, 231.000 logements (dont 129.000 unités sociales) ont été réalisés, soit une hausse de 14% par rapport à 2007. Hausse qui a généré plus d’emplois (+12%) et plus de matières de construction (+10% pour le ciment, notamment). L’habitat a drainé 38% des crédits à l’économie en 2008. Les investissements des étrangers (IDE) ont grimpé de 37%. Pour leur part, les valeurs immobilières au niveau de la Bourse de Casablanca ont chuté de 16%. « Ceci est dû principalement aux craintes des petits porteurs », rassure le ministre, qui n’a pas hésité à soulever tous les problèmes que connaît le secteur sur « l’ensemble du territoire ». « La production des logements sociaux a stagné alors que l’objectif est de réaliser 150.000 unités à l’horizon 2012. Il y a aussi un retour au logement insalubre et menaçant ruine, et une prolifération des bidonvilles dans certaines agglomérations », dit-il. Pour juguler ces fléaux, l’arsenal juridique est renforcé.
Faisant allusion au rôle des architectes surtout pour l’édification et l’autorisation des plans et la validation des permis d’habiter, Hejira a rappelé les dispositions de l’art 16-84 qui prévoit des sanctions à l’encontre des architectes en cas de non-conformité à la loi de l’urbanisme.
Pour 2009, le gouvernement se chargera de la régulation du marché et veillera à son équilibre. Ceci à travers dix grands chantiers. Il s’agit en premier lieu, selon Hejira, de la construction des logements à 140.000 DH. « Ces unités qui sont destinées à des gens pauvres, doivent répondre aux normes internationales de qualité et de sécurité. Les architectes et les bureaux d’études s’y mettront afin de livrer un bon produit à prix réduit ».
Le deuxième axe concerne la classe moyenne. Dans ce chantier, les coopératives d’habitat seront d’un grand apport. Elles constitueront un levier de production de logement surtout dans les banlieues des villes. A cet égard, les agences urbaines suivront de près l’extension et l’agrandissement des centres urbains. Elles dédieront, cette année, 150 millions de DH aux études. D’autre part, la société Al Omrane, en tant que partenaire du ministère dans l’évolution du secteur et la création des cinq nouvelles villes (Chrafate, Tamesna, Tameslouht, Al Aroui, Tamensourte), créera un observatoire national pour le contrôle de la qualité urbanistique.
Par ailleurs, le plan Hejira comprend l’introduction des énergies renouvelables. A ce sujet, et au-delà de la technologie et de l’économie des énergies, la créativité des architectes est vivement sollicitée. L’autre axe important et non des moindres est celui de la mise à niveau urbaine des villes.
Le but étant de corriger les erreurs du passé. 44 nouvelles chartes d’architecture et d’urbanisme sont en cours d’étude. « Entre 10 et 20 d’entre elles seront, dès cette année, imposées aux architectes et aux communes », explique le ministre. Et d’ajouter : « Le but est que chaque ville aura son identité en termes d’architecture de couleur… à l’image de Chefchaouen. Dans ce sens, l’édification d’un code de construction est annoncée. Ce nouveau document servira de référentiel en termes de loi pour tous les chantiers immobiliers.
Formation aussi
La formation n’est pas en reste dans le plan du ministère de l’Habitat. En effet, trois nouvelles écoles d’architecture verront le jour à Marrakech, Fès et Tétouan. Ces établissements publics proposeront une formation spécialisée et polytechnique (INO et ENA) et seront attachés à l’Ecole nationale d’architecture (ENA de Meknès). Un doctorat d’Etat en architecture et en urbanisme est également prévu. Enfin, le ministère de l’Habitat lancera samedi 17 janvier à Marrakech un observatoire marocain de l’urbanisme.
Source : L’Economiste - Youness Saad Alami
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