Royaume-Uni : "L’islamophobie est transmise d’en haut"
La députée musulmane Zarah Sultana (Grande-Bretagne) affirme que l’islamophobie est transmise d’en haut. Elle affiche d’ailleurs sa détermination à la combattre.
Nusrat Ghani, ancienne vice-ministre britannique des Transports, affirme avoir été évincée du gouvernement lors d’un remaniement en raison de sa foi musulmane. Le Premier ministre Boris Johnson a demandé l’ouverture d’une enquête.
De l’islamophobie au sein du Parti conservateur ? Dans une déclaration au journal The Sunday Times dimanche 23 janvier, la députée Nusrat Ghani, ancienne vice-ministre des Transports et cadre du parti conservateur a affirmé avoir été démise de ses fonctions lors d’un remaniement gouvernemental en 2020 en raison de sa foi “musulmane”. Elle a assuré que c’est un cadre du parti qui lui avait expliqué en février 2020 que son éviction du gouvernement est lié à « ses origines et sa foi ». « On m’a dit que lors de la réunion de remaniement à Downing Street, ma ‘foi musulmane’ avait été soulevée comme ‘un problème’, qu’une femme musulmane au gouvernement mettait mes collègues mal à l’aise et qu’on craignait que ‘je ne sois pas loyale envers le parti, car je n’en faisais pas assez pour le défendre contre les allégations d’islamophobie », a déclaré l’ancienne vice-ministre, ajoutant qu’elle s’était sentie “humiliée” et “impuissante”.
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Aussi, a-t-elle expliqué que si elle n’avait pas parlé publiquement à l’époque, c’est parce qu’elle avait été avertie qu’elle serait « ostracisée par ses collègues » et que sa « carrière et sa réputation seraient détruites ». Ces accusations ont fait réagir Mark Spencer, cadre du parti. « Ces accusations sont totalement fausses et je les considère comme diffamatoires », a-t-il affirmé sur Twitter. De son côté, Boris Johnson a demandé l’ouverture d’une enquête. « Le Premier ministre a demandé au Cabinet Office », organe du gouvernement, « de mener une enquête au sujet des accusations faites par la députée Nusrat Ghani », a déclaré un porte-parole de Downing Street, dans un communiqué, publié ce lundi. Le souhait de Boris Johnson, ajoutera-t-il, c’est que « les faits au sujet de ce qui s’est passé » soient établis.
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