Dans une tribune libre, publiée par HuffPost, le professeur et coach britannique, J. Kaufmann, qui vit à Marrakech depuis quelques années, raconte sa dure vie de gay au Maroc. Il avait quitté Londres avec son compagnon, un Marocain de confession musulmane.
"Franchement, notre relation homosexuelle n’est pas illégale. Toutefois, le sexe gay l’est", souligne J. Kaufmann. Il met en avant l’article 489 du code pénal du Maroc qui criminalise "les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe". L’homosexualité est passible de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement et d’une amende de 120 à 1 200 dirhams.
Ce juif britannique rappelle que le dernier rapport du procureur général indique que 170 adultes avaient été poursuivis pour relations homosexuelles en 2018. L’enseignant estime que de nombreux accusés jugés, seraient à la merci de juges conservateurs.
Il raconte que son partenaire et lui avaient été victimes d’homophobie. Alors qu’ils se rendaient dans un supermarché, un automobiliste s’était arrêté à côté d’eux, baissa sa vitre, les avait regardés et leur cracha au visage. Pour lui, ce fut un grand étonnement en ce sens que son partenaire et lui n’affichaient véritablement pas leur homosexualité.
Il confie qu’ils ont des indices pour s’exprimer en public sans pour autant afficher clairement leur homosexualité. Mais "vivre comme ça, peut bien sûr être fatigant. Mais étonnamment, nous avons constaté que cela a amélioré notre relation. Vivre en couple gay dans un pays où ‘sortir’, c’est prendre intrinsèquement des risques", dit-il. "En tant qu’homosexuel qui vit maintenant ici, je ne peux pas toujours être aussi détendu. Nous sommes plus que notre orientation sexuelle", conclut-il.