Dans une interview, l’international marocain Sofiane Boufal a évoqué ce qui devrait être la priorité de l’équipe du Maroc qui a atteint pour la première fois de son histoire la demi-finale d’une Coupe du monde.
Abdallah Blinda a été un sélectionneur (1993-94) controversé. L’histoire retiendra qu’il fut le commandant d’un navire marocain qui a complètement sombré lors d’une World Cup 94 de triste mémoire.
Trois matches pour autant de défaites sans pour autant avoir été ridicule. Le plus mauvais bilan marocain durant une Coupe du monde. N’empêche, on ne saurait oublié que ce même Blinda avait réussi à relever le défi de la qualification, remplaçant au pied levé Louzani à la veille du dernier match décisif. Une victoire à l’arraché au terme d’un dramatique Maroc-Zambie à Casablanca (1-0, but de Laghrissi).
Une victoire mais surtout un coup de génie. Le public marocain découvre ce jour-là un très jeune joueur, dont il n’avait jamais entendu parler auparavant. Un jeunot de vingt ans lancé donc par Blinda dans une rencontre cruciale mais qui va par la suite se révéler être l’un des plus talentueux de l’histoire de notre football. Son nom : Mustapha Hadji.
Quarante cinq minutes, c’est le temps qu’il lui a fallu pour mettre dans sa poche les 85.000 spectateurs d’un complexe Mohammed V plein à craquer. Magique moment que de voir cette foule des grands jours scander son nom à la mi-temps. Lui, l’enfant d’immigrés, encore parfait inconnu une heure auparavant. La suite, on la connait tous. Ballon d’Or africain en 1998, Hadji va devenir avec Naybet et Bassir le symbole d’une génération dorée. Celle de la seconde moitié des années 90 avec pour apothéose la participation à la Coupe du monde 1998 en France. Une élimination au premier tour certes, mais surtout beaucoup de joie, d’émotions et le respect de toute la planéte football à l’égard de la qualité de jeu proposé par la bande à Henri Michel.
Des prestations à l’image de la carrière de Mustapha en équipe nationale, qui malgré l’addition de talents à l’époque échouera à glaner un titre africain. Mustapha Hadji, c’est bien entendu quelques buts dont certains gravés à jamais dans la mémoire collective sportive marocaine : Maroc-Norvège (CM 98) et ce déboulé fantastique, la reprise de volée lors de Maroc-Egypte (éliminatoires CM 2002) mais aussi et surtout ce magnifique coup de ciseau face à ces mêmes Pharaons lors de la CAN 98 au Burkina. L’aventure s’achèvera un soir de défaite à Dakar aux éliminatoires du Mondial asiatique.
Zaki, succède à Coelho et tente de relancer le génie. En vain. Fin de la carrière de Mustapha, mais pas celle de Hadji. Youssouf, le jeune frère est là. Fier de reprendre le flambeau laissé par l’illustre aîné, il saura s’en montrer digne, participant avec ses camarades à l’exploit de 2004 avec notamment ce but que l’on n’oubliera jamais face à l’Algérie en quart de finale. Encore jeune (27 ans), Youssouf incarne toujours le présent de cette sélection, grandement attendu au Ghana, surtout après que l’on ait pu juger de son potentiel le mois dernier face à la France à St-Denis. Avec peut-être au bout un titre, au nom du frère.
Aujourd’hui le Maroc - Talal Salahdine
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