Point n’est besoin de reprendre les cérémonies religieuses dans les mosquées à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, compte tenu du risque que peuvent représenter les grands rassemblements dans la propagation du covid-19, martèle le Conseil français du culte musulman (CFCM). Dans un communiqué, l’instance soutient que la reprise des cérémonies religieuses dans les mosquées, qui doit être progressive, ne peut avoir lieu à l’occasion de grands rassemblements telles que la fête de l’Aïd ou la prière du vendredi.
Le CFCM précise par ailleurs que la décision du Conseil d’État du 18 mai 2020 ne signifie pas une reprise normale et immédiate des cérémonies religieuses. L’organe représentatif du culte musulman invite dès lors les musulmans de France à considérer la décision de la juridiction administrative "dans son contexte", comme une volonté de "concilier deux valeurs constitutionnelles importantes : la liberté de culte et la protection sanitaire". "La collaboration entre les autorités religieuses et les pouvoirs publics doit permettre d’établir les conditions nécessaires d’une reprise des cérémonies dans les lieux de culte, tout en assurant la sécurité sanitaire des fidèles”, ajoute l’instance.
Même si la Grande mosquée de Paris a entre-temps changé de fusil d’épaule, après avoir appelé les autorités à fixer la date de reprise des cultes au 24 mai, le CFCM persiste et signe : "Il est pour l’instant irréaliste d’évoquer l’idée de rassemblements pour la prière de l’Aïd al-Fitr, le 23 ou le 24 mai, notamment dans les régions classées rouge" et ce "au regard des critères posés par le Conseil d’État […] et au vu de la situation sanitaire encore très fragile".
En attendant un prochain décret, le CFCM a invité les responsables des mosquées à se préparer dès à présent en vue du jour où les prières en groupe seront à nouveau possibles.