Que s’est-il réellement passé dans ce jacuzzi ? Pourquoi un homme de 34 ans qui n’avait aucun signe apparent de malaise, décède en quelques minutes ? Autant de questions qui tournent en boucle dans la tête de Mélissa Lefèvre, sans réponse. La jeune restauratrice de 32 ans essaye depuis un an de rassembler les puzzles pour comprendre ce qui s’est passé. C’est le 9 mars 2020 que le couple habitant La Mezière près de Rennes est parti à Marrakech. Ils ont eu droit au moment de détente voulu jusqu’au 13 mars, jour de leur départ.
À 17h, alors qu’ils attendaient devant la piscine de l’hôtel, le taxi qui devrait les conduire à l’aéroport, prendre le vol à destination de Paris, Ludovic Lefèvre décide d’aller dans le jacuzzi pour profiter encore un peu des services que pouvait lui offrir cet hôtel. Et puis tout bascule, confie sa veuve. « À 17 h 45, il n’était toujours pas revenu, le taxi devait arriver à 18 h. Je suis allée voir dans le jacuzzi. Mon mari était au fond », raconte Mélissa, au bord des larmes, rapporte Ouest-France
Sans réfléchir, elle saute dans le bassin pour sortir son époux de l’eau. « Impossible, il était comme aspiré. Plusieurs personnes ont tenté aussi. Il a fallu éteindre l’aspiration pour le sortir de l’eau ». Mélissa s’interroge sur les causes de cet accident, surtout que son mari sait nager et adore rester dans l’eau. Le médecin de l’hôtel vient au secours du chef de cuisine en lui faisant des massages cardiaques. Il le fait conduire à l’hôpital dans une ambulance.
Mélissa tétanisée apprendra la pire nouvelle de sa vie. « Madame, c’est terminé », lui dit-on aux services des urgences. « Je me suis écroulée, j’étais seule à 3 000 km de chez moi, loin de mes enfants, de ma famille. Et mon mari, là tout seul ». La dernière fois qu’elle a parlé à son mari, il était bien vivant, impatient de rentrer retrouver ses enfants, son métier. En voyant son corps étendu à la morgue, elle est assaillie par mille émotions.
Elle n’avait qu’une idée, « revenir en France pour rejoindre les enfants. » Kelly, 13 ans aujourd’hui, et Melvyn, 10 ans et demi, restés avec leur grand-mère à La Mézière. « J’ai tenté de trouver un avion le samedi soir, mais les frontières étaient fermées. Le Covid-19 était passé par là ». C’était la folie à l’aéroport avec des passagers inquiets qui criaient haut et fort leur désarroi face à l’incertitude. Mélissa finit par obtenir un vol le dimanche matin. Une fois à La Mézière, la jeune femme se retrouve en quarantaine, à cause de la pandémie, sans pouvoir bénéficier de la chaleur de sa famille. Le corps de Ludovic est rapatrié le 17 mars, à Orly, puis aux pompes funèbres de Retiers le lendemain. Il est alors inhumé au cimetière de l’Est, à Rennes, dans un caveau provisoire, en attendant les enquêtes en cours, indique Ouest-France.
Mélissa, aidée par un avocat, cherche des réponses. « A-t-il fait une crise cardiaque ? Le jacuzzi était-il défectueux ? Pourquoi tout a été classé si rapidement ? Que s’est-il vraiment passé » ? Autant de questions dont les réponses pourraient aider la famille à recevoir les indemnités des assurances. « Elles ne savent pas si c’est un homicide involontaire ou un décès naturel », explique l’avocat. La justice a été saisie. « Nous sommes dans l’attente d’une autopsie ».
Mais en attendant, la jeune maman de 32 ans se retrouve seule devant les charges de la famille. Une responsabilité qu’elle a du mal à contenir. Mélissa a dû déménager à Retiers, laissant l’appartement qu’elle a partagé durant des années avec son défunt époux. Un lieu chargé de souvenirs inoubliables. En dehors des réponses qu’elle attend sur les causes du décès de Ludovic, Mélissa se bat depuis près d’un an, pour l’enterrer dignement. Ce n’est qu’après ces deux étapes, qu’avec ses enfants, ils pourront entamer la phase longue et difficile de la guérison, indique la même source.