Jérémy Mourrejeau, 33 ans, sera le premier participant amputé tibial désireux de réaliser les 250 km à la 37ᵉ édition du mythique Marathon des Sables qui se déroulera du 21 avril au 1ᵉʳ mai 2023 au cœur du Sahara marocain, aux côtés de 1 199 autres coureurs venant de 55 pays. L’idée de participer à cette compétition ne vient pas de lui. Plutôt des membres du CERS (Centre européen de rééducation du sportif) de Capbreton (Landes). Ceux-ci l’ont contacté. « Ils avaient pour objectif de permettre à une personne amputée d’aller au bout de la course. J’ai pris le temps de la réflexion, car il me fallait le feu vert de ma femme. Je suis aussi allé me renseigner pour voir ce qui m’attendait là-bas », confie-t-il à La Dépêche du Midi.
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Jérémy n’est pas né handicapé. En 2009, il avait été victime d’un grave accident de moto qui brisa son rêve de devenir pompier. En 2017, les médecins lui amputent sa jambe gauche au niveau du tibia suite à des complications. Depuis, l’Ariégeois de Saint-Amadou se lance des défis de taille. « C’est à ce moment-là que je me suis lancé des défis. Escalade, skate, ski… je voulais voir jusqu’où je pouvais aller. Et, peu à peu, j’ai augmenté la difficulté (rires) », dit-il.
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De quoi rendre fière la directrice du foyer d’hébergement de Montaigu-Plantaurel, où il travaille. « Jérémy est quelqu’un de très investi dans sa vie professionnelle et dans sa vie sportive, décrit-elle. Il propose aux personnes en situation de handicap des activités sportives qui sortent toujours de l’ordinaire. Tout le monde suivra ses aventures au Maroc. » Jérémy se prépare déjà à affronter la mythique épreuve : « Je fais de longues sorties et du renforcement musculaire. »
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Le trentenaire exprime par ailleurs une assurance modérée sur sa participation. « J’aurai peur quand je serai dans la course. Oui, j’ai quelques appréhensions. J’appréhende le poids du sac. Il va falloir surtout que je fasse très attention à mon moignon. C’est aussi la première fois que je partirai aussi longtemps loin de ma femme et de mes enfants. Mais, une fois que je serai lancé, il n’y aura pas grand-chose qui m’arrêtera. »