Selon les statistiques de l’Office national des Aéroports (ONDA), le nombre de passagers a continué de monter en flèche dans les aéroports marocains. Ceux-ci ont accueilli un nouveau record de passagers.
La crise financière rend très difficile la mise en place d’un prêt à Rabat pour l’achat des 24 avions de combat américains. A Paris, on observe la situation avec intérêt
Le Rafale va-t-il revenir dans la course au Maroc ? Après l’échec retentissant à l’été dernier de l’avion de combat de Dassault, et de la France, face au F-16 américain, la question peut paraître surprenante. Prématurée sans doute, mais pas si saugrenue. Crise financière oblige, Lockheed Martin a en effet le plus grand mal aujourd’hui à trouver un pool bancaire pour financer à un coût acceptable la vente de son avion de combat, selon nos informations qui confirment celles de la lettre spécialisée "TTU".
La France ayant perdu le contrat imperdable, les Etats-Unis ont notifié au Congrès en décembre un accord dit "Foreign military sale" (ou "FMS") portant sur la vente de 24 F-16 neufs au Maroc, mais sans apporter leur garantie financière. Armement, logistique et formation incluse, l’addition atteint un maximum de 2,4 milliards de dollars (soit 1,6 milliard d’euros au cours actuel). D’où la nécessité pour Lockheed Martin de trouver des banques acceptant de prêter l’argent à Rabat. "Mettre en place un pool bancaire pour cette somme n’était déjà pas possible en juillet dernier. Depuis, avec la crise des subprime, c’est encore plus difficile", confirme un très bon connaisseur du dossier.
A contrario, la France avait assortie, mais trop tard, une garantie de la Coface à sa proposition commerciale : 18 Rafale pour 2,1 milliards d’euros. Du coup, certains imaginent que Dassault puisse reprendre pied si Lockheed Martin n’arrive définitivement pas à faire financer ses F-16. On n’en est pas encore là. Nicolas Sarkozy n’ayant pas réussi à infléchir le choix des Marocains lors de sa visite en octobre, on imagine mal que Rabat revienne sur sa décision aussi rapidement. In fine, le Maroc pourrait décider de ne plus acheter d’avions. A Paris, on observe la situation avec intérêt.
Les Echos - Alain Ruello
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