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Le dernier film du réalisateur Mohamed Ismail aborde les relations de deux familles marocaines – une juive, l’autre musulmane – durant les années 1960, une époque marquée par des agitations sociales. Comme dans tous les films traitant de ce sujet délicat, les studios Maya Film s’attendent à de nombreuses réactions négatives de la part du public.
Le film du réalisateur Mohamed Ismail "Goodbye Mothers" devrait déclencher la polémique au Maroc, dans la mesure où il raconte la coexistence de deux familles marocaines, l’une juive, l’autre musulmane, dans un quartier de Casablanca durant les années 1960, une époque durant laquelle les Juifs marocains étaient incités à partir pour Israël.
Des sources proches de Maya Film, la société productrice de ce film, ont fait part des craintes des studios face aux réactions négatives des Musulmans marocains. Le réalisateur Mohammad Ismail a apporté la touche finale à son film, de manière à ce qu’il puisse être présenté lors du 9ème Festival National du Cinéma Marocain à Tanger, le 18 octobre. Il devrait sortir sur les écrans marocains à la fin de l’année.
Ce film, tourné principalement à Casablanca et Tétouan, décrit la situation des Juifs marocains durant la période connue comme "les Années noires de l’émigration", lorsqu’ils étaient tiraillés entre deux sentiments opposés : rester au Maroc ou se déraciner pour émigrer.
Le réalisateur a indiqué que la portée et la richesse des événements survenus durant les années 1960 l’avaient inciter à tourner ce film. "Goodbye Mothers", a-t-il ajouté, décrit un amour idéal pour l’autre, sans aucune discrimination. "Nous voulons inciter chacun à conserver au fond de lui l’espoir qu’un jour, la coexistence en un seul endroit prévaudra."
"Nous avons soigneusement choisi les décors où se déroulent les événements du film, dans différentes villes ayant connu de fortes concentrations de populations juives dans le passé", a-t-il précisé. "Cela renforce le réalisme du film. Nous avons tourné dans certains des lieux abandonnés par les Juifs ayant choisi d’émigrer. Ce sont des décors naturels et vivants, comme si les occupants des lieux ne les avaient quitté que la veille."
Le film de Mohammad Ismail est l’un des nombreux films qui tentent d’examiner les relations entre Musulmans et Juifs au Maroc et l’émigration des Juifs vers Israël. Dans son film "Fin machi a Mouchi", le réalisateur Hassan Benjelloun avait abordé ce qu’il appelait le grand exode des Juifs marocains à la veille de l’indépendance du Maroc et leur émigration vers Israël et d’autres pays, comme le Canada et la France.
Bien que la manière dont Benjelloun traite le sujet soit assez historique, le film Marock, de la réalisatrice Laila Marrakchi, une histoire d’amour entre un jeune Juif et une jeune Marocaine issue d’une famille aristocrate, avait suscité de nombreux débats et discussions pour sa manière de traiter la religion et la relation entre Juifs et Musulmans. Ce film s’était attiré de nombreuses critiques, à la fois du public et des critiques. Mais Marrakchi avait insisté sur le fait que son film était un appel à la tolérance et à la coexistence.
Magharebia - Imane Belhadj
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