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Mais où sont donc passées nos femmes policiers ? Pourquoi ne voyons-nous plus de femmes agents de circulation dans les villes du pays ? La gent féminine revêtue d’un uniforme aurait-elle du mal à faire asseoir son autorité ? Oui, si l’on en croit les rares témoignages recueillis au quartier général de la police nationale à Rabat (DGSN).
Pour certaines fonctionnaires de police, le fait même d’être une femme policier visible à tous dans la rue est perçu comme une provocation. « Certains n’hésitant pas à vous faire des remarques insolentes : Tu es plutôt mignonne pour une flic », rapporte Salima Dmich, ancienne agent de la circulation à Rabat, reconvertie depuis en employée administrative.
Hakima Bouazza, également ex-agent de la circulation, confirme : « Nous n’arrivions pas à faire respecter la loi et encore moins à nous faire respecter nous-mêmes ! ». Au final, pour être en sécurité, il fallait systématiquement la présence d’un collègue proche de notre lieu de travail. Ce qui, à long terme, n’est évidemment pas une solution viable ».
Pourtant, selon d’autres sources de la DGSN, ce n’est pas l’unique explication. « En fait, la véritable raison de la « disparition » de femmes policiers sur la voie publique, ce sont les compétences... bien sûr que beaucoup de nos femmes se font embêter et chahuter lorsqu’elles sont affectées sur la voie publique... mais les plus sûres d’elles et les plus compétentes sont toujours sur l’asphalte fière d’elles et de leurs uniformes ! », affirme un haut fonctionnaire. Des propos confirmés par notre visite sur les lieux. En effet, si les « pervenches » ont déserté les chaussées, les bureaux sont quant à eux sur le point de présenter une parité hommes/femmes hors pair !
Et la parité ne s’arrête pas là, notre commissaire de la DGSN s’émeut à nous rappeler : « Vous savez, beaucoup de gens se trompent en s’imaginant que la police est un monde d’hommes. Un de nos meilleurs agents, actuellement occupant le poste de chef d’arrondissement de police, est une femme. Nous comptons également dans nos rangs une femme chef de police judiciaire, ainsi qu’une commissaire divisionnaire ».
Les carrières au sein de la DGSN se conjuguent donc aussi au féminin. Et si la plupart des femmes qui occupent des postes au sein de la DGSN et de la DGST ont un profil autre que « pervenches », ces dernières occupent désormais essentiellement le service des PV à la préfecture de police depuis que la direction générale a décidé de les muter il y a cinq mois.
Des propos confirmés par un commandant de la préfecture de police : « La plupart d’entre elles ont gardé leurs uniformes, même si elles occupent actuellement un travail de bureau. En fait, nous leur proposons de sortir de temps en temps, mais au bout du compte nous nous sommes rendu compte qu’elles préfèrent être à l’abri des regards ». Autre explication avancée sur cette « extinction » de femmes dans la circulation routière, la situation de bon nombre d’entre elles qui lorsqu’elles sont enceintes abandonnent temporairement ce métier pour des raisons physiques.
Dans l’idéal, on aurait souhaité une réaction plus sévère de la part de la DGSN contre les délits « machistes » de ces citoyens qui ignorent sans doute que manquer de respect à une personne dépositaire de l’autorité publique est un outrage passible de prison.
La femme dans la police
La présence de la femme au sein de la police remonte au lendemain de l’indépendance. Cependant, ce n’est qu’en 1975 qu’elle s’est vue attribuer un grade sous l’appellation d’« assistante de police » ou d’« auxiliaire de police ».
La carrière de la femme policier a connu une évolution passant par une étape où elle a été reléguée à des fonctions souvent basiques (accueil, information...) pour atteindre aujourd’hui des niveaux élevés de la hiérarchie policière.
La réforme du statut particulier en 2001 lui a ouvert l’accès à tous les grades. Dès lors, les effectifs des femmes policiers ne cessent d’augmenter. Toutes les perspectives leur sont ouvertes tant sur le plan de la promotion au grade que sur celui des postes de responsabilité.
Ainsi, aujourd’hui au Maroc, 780 gardiens de la paix, 634 inspecteurs principaux, 172 officiers de police et 17 commissaires sont des femmes. Sans oublier qu’il y a également d’autres femmes qui travaillent dans le corps administratif en tant qu’administrateurs, biologistes, médecins et techniciens. La femme policier a aussi investi de nouveaux champs de spécialisation tels l’accueil et l’audition des femmes victimes de la violence, la protection des mineurs en situation difficile, la police économique et financière, l’assistance et l’animation sociales en plus de la protection rapprochée.
Si le nombre de femmes et la parité sont plutôt satisfaisants dans les bureaux de la DGSN et de la DGST, ce nombre reste en revanche, à quelques exceptions près, inférieur à la moyenne au sein de la police montée. La police dite « montée » comprend quatre brigades : le peloton des motocyclistes, la brigade dite des éperviers (qui a remplacé les anciens GUS), une brigade à VTT et enfin les brigades équestres.
Autre exception concernant la présence féminine, celle dite de la « BMCR » (Brigade mobile de la circulation routière) qui compte trois femmes policiers motards datant de la promotion 2002. De plus en plus de femmes optent également pour la garde rapprochée, en raison des exigences des personnes à protéger.
Source : L’Economiste - F. A. A.
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