« Sa demande n’est pas fondée sur des raisons de race, de religion, de nationalité, d’opinions politiques, d’appartenance à un certain groupe social, de sexe ou d’orientation sexuelle ; aucune persécution n’est même invoquée. C’est exclusivement pour des raisons professionnelles et économiques qu’il a quitté le Maroc », peut-on lire dans la décision de la cour à laquelle El Faro de Ceuta a eu accès.
L’Audience nationale ajoute que la décision du ministère de l’Intérieur « est suffisamment motivée, car elle explique les éléments factuels et les raisons juridiques qui ont été pris en compte pour donner lieu au rejet de la demande du requérant, qui a pu se défendre contre ce rejet, comme il l’a fait dans le cadre de la présente procédure ».
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Le tribunal estime également qu’il n’existe pas de crainte de persécution contre le Marocain en cas de retour dans son pays. « Le besoin de protection internationale, que ce soit sous forme d’asile ou de protection subsidiaire, n’est pas établi », précise la cour, estimant que le requérant n’a pas apporté la preuve de « l’existence des circonstances exceptionnelles qui permettraient l’application de raisons humanitaires ».
Le requérant, S., fait partie des centaines de jeunes arrivés en masse à Sebta le 17 mai 2021. Le jeune homme avait quitté le Maroc en vue de se construire un meilleur avenir en Espagne. Dans son pays, il pratiquait le kickboxing et avait même participé au championnat national en 2017-18, jusqu’à atteindre les demi-finales. Mais le propriétaire de son club a vendu sa place à un autre combattant, brisant ses rêves.