L’importance des relations de l’Espagne avec le Maroc n’est plus à démontrer. Le royaume est le principal partenaire commercial de l’Espagne avec qui il partage les frontières terrestres de Sebta et Melilla par où passent de nombreux migrants pour rejoindre l’Europe. Le week-end dernier, plus de 150 migrants ont tenté d’entrer à Sebta à la nage depuis le Maroc, fait savoir El Mundo, analysant que ces immigrations massives pourraient être une réponse du Maroc face au rapprochement de l’Espagne avec l’Algérie.
Tendues depuis l’affaire Brahim Ghali, le chef du Front Polisario qui avait été admis dans un hôpital de Logroño sous une fausse identité, les relations entre Rabat et Madrid ont connu un dégel après que Pedro Sanchez a exprimé son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara. En mars 2022, les deux pays ont convenu d’une nouvelle feuille de route de leurs relations, laquelle prévoit la création d’un bureau de douane à Sebta et la réouverture de celui de Melilla, fermé unilatéralement par le Maroc depuis août 2018.
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Mais jusque-là, les échanges commerciaux entre les deux pays n’ont pas été rétablis. Les douanes sont toujours fermées, malgré les contacts réguliers entre le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, et son homologue marocain, Nasser Bourita. Lors de sa dernière visite à Rabat, Albares a indiqué que des « problèmes techniques » du côté du Maroc bloquent la reprise des échanges commerciaux.
Par ailleurs, l’Espagne traverse aussi une crise avec l’Algérie, rivale du Maroc. Le pays d’Abdelmadjid Tebboune, principal fournisseur de gaz de l’Espagne, lui reproche son changement de position historique sur le Sahara en faveur du Maroc. En réaction à cette décision, Alger, alliée du Polisario, avait suspendu ses échanges commerciaux avec Madrid et menacé de rompre ses contrats gaziers.