
Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.
Sur son vélo, le petit Abderrahim, 11 ans, a été écrasé par un camion sur le chemin de l’école. Le chauffeur a pris la fuite. Ses parents crient leur révolte.
« Un camion lui a roulé dessus, ses intestins sont écrasés, ses jambes fracturées et le camion est reparti sans s’arrêter. Comment peut-on rouler sur un enfant et s’enfuir dans l’indifférence la plus totale alors qu’il se tordait de douleur sur la chaussée ? » En colère mais dignes. Les parents du petit Abderrahim Allaoui, 11 ans, auraient pourtant toutes les raisons de se révolter. « On fait confiance à la justice et au travail des policiers pour que ce chauffeur soit enfin rattrapé », lancent en toute sérénité le père, la mère, la tante et un voisin du garçonnet. Depuis ce terrible matin du mercredi 17 décembre, la vie de cette famille unie, domiciliée rue du Gers, vers l’Ormeau, a basculé dans l’angoisse. Ce jour-là, vers 7 h 30, Abderrahim enfourche son vélo pour se rendre au collège Anatole-France situé à 10 minutes de son domicile.
14 heures d’opération
Environ dix minutes plus tard, vers 7h40, un camion le double à un rond-point entre l’avenue des Cottages et la rue du Gers. Le véhicule lui roule dessus et prend la fuite. Cloué au sol, le petit garçon tente de se relever. Impossible. Il voit son vélo en mille morceaux et se tord de douleur. Sa tête et sa colonne vertébrale ne sont pas touchées. « C’est un miraculé, lance Fatima, la tante d’Abderrahim. Il a eu la présence d’esprit de donner le nom de ses parents et son adresse à une femme venue lui porter secours. » Évacué à l’hôpital des enfants dans un état grave, le garçonnet, joueur de foot au club de Saint-Jo, est opéré d’urgence. Dans le bloc opératoire, les chirurgiens s’affairent autour du petit corps ensanglanté durant plus de 14 heures ! « J’ai cru qu’il était mort… », soupire son père qui, au côté de son épouse, se démène pour atténuer les souffrances de leur enfant. La maman reste des journées entières à son chevet en dormant parfois par terre. Conscient et alité, Abderrahim garde des souvenirs précis de sa chute. « C’était un camion benne vert et blanc. Un camion qui ramasse les ordures », dit-il à ses parents. Aux policiers qui lui montrent des photos des camions, il confirme sans hésiter. Pas d’école, pas de foot avec les copains et pas de voyage au Maroc comme cela était prévu pour la fin d’année. Les vacances de Noël ? Abderrahim les passe aux soins intensifs, le corps recouvert de pansements. « Il s’alimentait avec une sonde mais on espère très vite qu’il puisse se nourrir normalement », ajoute son père. Bassin, col du fémur, os iliaque et jambes fracturés, les blessures sont lourdes. « Mais il a l’avantage d’être jeune et en pleine croissance, c’est un atout », observe Abdou, un voisin dont le fils est aussi le copain d’Abderrahim. « Cela aurait pu arriver à n’importe qui, même à mon fils, cette histoire est terrible. » Aujourd’hui, le chauffeur du camion reste introuvable. Un silence incompréhensible.
L’enquête des policiers progresse
Treize jours après l’accident dramatique dont a été victime le garçon de 11 ans, le 17 décembre, avenue des Cottages, dans le quartier de l’Ormeau, les enquêteurs de la brigade des accidents continuent de rechercher le véhicule qui a écrasé l’écolier. Plus d’une dizaine de chauffeurs de camion benne a été entendue.
Des analyses techniques sont toujours en cours, notamment sur le vélo de l’enfant. La tournée des employés censée se terminer à 7 h 30 dans ce secteur a été passée au peigne fin. Mais, les vérifications entreprises n’ont pas permis d’identifier le type de véhicule dont parle l’enfant.
Les personnes susceptibles d’apporter des éléments aux enquêteurs peuvent rapidement prendre contact avec la brigade des accidents, au commissariat central, boulevard de l’Embouchure à Toulouse. 05 61 12 74 74 ou 05 61 12 74 78.
Source : La dépêche.fr - Frédéric Abéla
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