La politique du Maroc se dirige essentiellement contre les réseaux mafieux de trafic des êtres humains, a rappelé Mustapha Sahel à l’issue de son entretien avec le commissaire européen chargé de la justice et des affaires intérieures, Antonio Vittorino. Au cours de cette rencontre maroco-européenne, le ministre de l’Intérieur a présenté aux responsables européens le nouveau dispositif mis en place par le Maroc pour la lutte contre ces réseaux.
Au niveau réglementaire, la nouvelle loi sur la migration criminalise les actions liées au trafic des êtres humains et aggrave les peines prévues dans ce domaine. Sahel a également rappelé la création, sur directives royales , de la Direction de la migration et de la surveillance des frontières, ainsi que l’Observatoire de la migration destinés à appréhender la lutte contre les réseaux de trafic des êtres humains comme une priorité de l’action du gouvernement marocain. Les responsables européens, qui se sont félicités des mesures prises par le Royaume, ont été particulièrement sensibles à la situation du Maroc devenu à son tour pays de transit et victime de l’émigration clandestine. Le dispositif mis en place par le Maroc constitue, selon les responsables européens, un plan “dissuasif”, en ce sens qu’il est dirigé particulièrement contre les réseaux mafieux. Le commissaire européen s’est dit ouvert à la question des quotas en matière d’émigration légale.
Quel que soit le niveau de collaboration entre le Maroc et l’Espagne, la lutte contre l’émigration clandestine exige une véritable coopération “volontaire, solidaire et opérationnelle” de tous les pays de la région, a expliqué Sahel. Ainsi, cette lutte ne peut être dissociée d’un cadre pour la migration légale en Europe afin de répondre à la fois à l’excès de la main-d’oeuvre dans les pays du Sud et au besoin des travailleurs qui se fait sentir dans les pays européens.
Ce combat nécessite une coopération globale dans le cadre d’une responsabilité partagée entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, a déclaré Mustapha Sahel.
A signaler qu’il s’est entretenu lundi à Bruxelles avec le haut représentant pour la politique extérieure et de la sécurité commune de l’UE, Javier Solana, avant de s’envoler mardi vers Madrid où il a rencontré son homologue espagnol. La réadmission des émigrés subsahariens a été au centre de ces entretiens.
Source : L’économiste