Le Maroc vient d’autoriser la création de deux zones industrielles militaires. C’est ce qui ressort du conseil des ministres tenu samedi à Casablanca et présidé par le roi Mohammed VI.
Une redistribution des richesses du Maroc s’avère depuis longtemps la meilleure solution pour éradiquer la pauvreté, dans un pays où les élites politiques et économiques se sont succédé au pouvoir depuis plusieurs décennies, voire des siècles.
Le sociologue marocain Ali Benhaddou interviewé par L’Express, estime que la nouvelle constitution ne suffit pas pour démocratiser le pays, car les élites marocaines, dont le principal souci est de préserver leurs acquis, sont "réfractaires au changement". D’ailleurs, les réformes annoncées "ne mettent pas véritablement en cause le rôle, ni la suprématie de ces élites" proches de la monarchie.
Même si le Roi Mohammed VI est entouré aujourd’hui de plusieurs de ses anciens camarades du Collège Royal, dont beaucoup sont issus de milieux modestes, le pouvoir économique est toujours détenu par les mêmes élites qui s’adjugent les plus grandes entreprises publiques et privées du Royaume, explique Ali Benhaddou.
Le sociologue marocain énumère pour L’Express quelques uns des héritiers de ces élites qui monopolisent depuis longtemps les centres de décision politiques et économiques du pays.
Ali Benhaddou cite à cet égard Adil Douiri, ancien ministre du Tourisme et patron entre autres de la première banque d’affaires au Maroc, Casablanca Finance Group (CFG Group), fils de M’Hamed Douiri, l’un des fondateurs de l’Istiqlal plusieurs fois ministre sous Hassan II.
Mostafa Terrab, patron de l’OCP et petit-fils de Moulay Mustapha Belarbi Alaoui, un haut commis de l’Etat sous le règne de feu Hassan II, ou encore Driss Benhima, PDG de la RAM et fils de l’ancien premier ministre Mohamed Benhima, sont autant d’exemples qui reflètent cette réalité, note le sociologue marocain.
En l’absence d’un vrai débat politique qui justifierait "la montée de l’islamisme", explique Benhaddou, il est pratiquement impossible de détrôner ces élites de technocrates, qui pèsent plus lourd que toute la classe politique du Royaume.
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