Même si les calculs astronomiques tendent à définir la date de l’ Aïd Al fitr samedi 22 avril 2023 au Maroc, l’observation de la lune reste pour l’instant l’option privilégiée par les autorités religieuses marocaines.
Le Conseil français du culte musulman (le CFCM), l’organe censé représenter les musulmans de France renouvèle ses instances aujourd’hui. Incapables de surmonter leurs antagonismes, certaines fédérations ont décidé de boycotter le scrutin. L’évènement risque de ne pas passionner les cinq millions de musulmans de France.
Sur le papier pourtant, l’enjeu est de taille. Les quelques 4900 délégués, représentants plus de mille mosquées et salles de prières élisent aujourd’hui leurs représentants au conseils d’administration et au sein des 25 conseils régionaux. Il s’agira ensuite de trouver un successeur à Dalil Boubakeur, l’actuel président du CFCM. L’élection est prévue le 22 juin prochain.
Trois candidats se sont déclarés : Fouad Allaoui, secrétaire général de l’UOIF, Haydar Demiryurek, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et Mohamed Moussaoui, du Rassemblement des musulmans de France (RMF).
Dalil Boubaker, qui dirige le CFCM depuis sa création en 2003, a choisi de ne pas se représenter. La fédération national de la Grande Mosquée de Paris, qu’il préside a en effet décidé de boycotter le scrutin d’aujourd’hui, car elle conteste les règles de désignation du corps électoral.
En Rhône Alpes, le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane appelle lui aussi à ne pas participer au vote.
La Grande Mosquée de Paris, qui représente les Algériens, étant absente du scrutin, le CFCM, traditionnellement dirigé par les Algériens, pourrait passer sous la coupe du RMF, proche du Maroc. Ce qui constituerait une petite révolution.
Les luttes d’influence et de pouvoir ont toujours été nombreuses au sein du CFCM, accusé d’être trop dépendant des puissances étrangères, mais aussi du pouvoir. Jusqu’au bout de leur mandat, les cadres actuels, Dalil Boubakeur, et Fouad Alaoui, le vice-président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), ont aussi paralysé l’institution.
Résultat, après cinq d’existence, le bilan du CFCM est contrasté.
De gros dossiers attendent les nouvelles instances dirigeantes : la construction de nouvelles mosquées et de carrés confessionnels dans les cimetières, l’organisation de l’abattage des moutons lors de l’Aïd et du pèlerinage à la Mecque et la formation des imams. Pour financer tout ça, une Fondation des œuvres de l’islam a été créée, mais elle est restée en sommeil. La faire fonctionner sera aussi une des tâches de la prochaine équipe du CFCM.
Les résultats des élections d’aujourd’hui seront annoncés vers 21h ce soir.
Source : Radio France - Marie Blondiau, Edwige Coupez
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