El Fassi s’engage à créer 250.000 postes par an

27 octobre 2007 - 00h33 - Maroc - Ecrit par : L.A

Continuité dans le changement structurel que connaît le Royaume, avec une attention particulière au volet social. C’est ce qui ressort du programme du nouveau gouvernement, présenté mercredi en Conseil de ministres à Marrakech puis devant le Parlement par le Premier ministre Abbas El Fassi.

Inspiré du discours adressé par SM le Roi Mohammed VI lors de l’ouverture de la huitième législature, ce programme vise en priorité la mise à plat de la difficile équation sociale. « Beaucoup de difficultés et de contradictions se posent sur le champ social, leur règlement est incontournable aujourd’hui plus que tout autre temps », certifie Toufiq Hejira, ministre de l’Habitat, dans une déclaration à ALM, à l’issue de la déclaration gouvernementale.

Sur ce point, le Premier ministre a présenté ce que l’on peut qualifier, et pas vraiment à tort, un véritable plan de sauvetage. Les chiffres sont parlants. En voici un : 19 milliards de dirhams seront débloqués, au titre de la loi de Finances 2008, pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens et faire face aux effets négatifs de l’instabilité des prix sur les marchés internationaux. Un montant à nul autre égal à verser sur le compte de la Caisse de compensation pour la prise en charge de la facture pétrolière et des produits de première nécessité. Une autre mesure annoncée, et pas des moindres, vise la revalorisation des bas salaires dans les secteurs public et privé, tout en poursuivant la réduction de l’impôt sur le revenu.

Le gouvernement El Fassi s’engage aussi à créer 250.000 postes d’emploi par an. Toujours sur le volet social, une autre mesure vient inspirer la satisfaction chez les citoyens qui voudraient acquérir des logements. M. Hejira, qui a été reconduit à la tête du ministère de l’Habitat, a fait part de l’engagement du gouvernement El Fassi à accélérer la cadence de l’exécution des programmes de construction de logements sociaux pour atteindre 150.000 unités par an, à quoi il faut ajouter un programme national pour la construction de 50.000 villas économiques.

De tous ces chiffres, « exagérés » selon l’opposition, il ressort que le gouvernement a mis la barre assez haut. Or, « c’est un gage de précision que l’actuel exécutif veut donner », répond fermement le ministre Hjira, qui ajoute que « le fait de s’engager sur des chiffres » ne participe aucunement d’une volonté de surenchère. « Cela rend la mission du gouvernement encore plus difficile puisque ce dernier aura à rendre des comptes à l’électeur lors de l’échéance de 2012 », a-t-il assuré.

Au-delà de l’exigence sociale, la poursuite du processus de développement, voire son accélération, est élevée également au rang de haute priorité. Il s’agit d’un nouveau palier de développement qui s’appuie sur le processus de changement déjà entamé. Le Premier ministre a passé en revue les chantiers d’envergure placés parmi les priorités de l’action gouvernementale pour la période à venir, à savoir le renforcement des infrastructures, l’eau, l’énergie, la promotion de l’investissement et des exportations, les mines, la pêche maritime, le tourisme, l’artisanat, l’agriculture et le soutien à l’entreprise.

Epine dorsale de tout processus de développement, l’infrastructure routière occupe une place importante dans l’action de l’actuel exécutif. Le gouvernement veillera à parachever le premier plan structurel autoroutier avec la réalisation des tronçons Marrakech-Agadir et Fès-Oujda. Dans le secteur ferroviaire, la grande nouveauté est le lancement en 2009 des travaux de construction du premier tronçon de la ligne TGV (Train à grande vitesse) Tanger-Casablanca.

Dans le secteur de l’eau, l’autre grande nouveauté est « la réalisation de 10 grands barrages et de 60 autres d’ampleur moyenne et petite d’ici à 2012 ». Le Premier ministre a mis l’accent sur la nécessité de « reconsidérer la politique adoptée dans le secteur agricole et d’élaborer une nouvelle stratégie nationale qui tienne compte des contraintes liées à la sécheresse structurelle, à travers la promotion des cultures maraîchères, de l’élevage et des activités non agricoles ».

Même tendance relevée sur le plan de l’énergie. Le chef du gouvernement a évoqué une nouvelle stratégie visant la diversification des ressources énergétiques, l’utilisation des énergies renouvelables, afin de réaliser des économies de 15% de la consommation nationale d’énergie. Autres secteurs sur cette liste de priorités, ceux de la Justice, de l’Education nationale, et de la Culture. Le Premier ministre a évoqué la nécessité d’une réforme de la justice en vue de lui donner les moyens de son indépendance, ajouter à cela l’impératif de mettre en place des mécanismes adéquats pour la mise en œuvre de la réforme de l’éducation nationale. S’agissant de la culture, le Premier ministre a souligné que le gouvernement oeuvrera à mettre en place une politique visant à préserver l’identité nationale et exalter la culture populaire. Vaste programme …

L’Economiste - M’Hamed Hamrouch

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