
Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.
Quelques dizaines d’habitants de la Cité des Aubiers à Bordeaux, parmi lesquelles de nombreux adolescents, ont rendu spontanément ce mardi après-midi un dernier hommage au petit Larbi Fanousse, sur les lieux même ou son corps avait été découvert le 19 décembre dernier.
Cette brève cérémonie s’est déroulée pendant le transfert de la dépouille de cet enfant de 10 ans du dépositoire d’Artigues-près-Bordeaux à celui de Mérignac (Gironde), avant son départ en avion jeudi matin pour le Maroc, où il doit être inhumé jeudi après-midi.
La Cité des Aubiers s’était mobilisée dès la disparition du petit écolier le 4 décembre 2001, alors qu’il vendait des billets de tombola dans les immeubles, et qu’il n’avait pas rejoint sa classe de CM1 après l’heure du déjeuner.
Dès le lendemain, 60 policiers avaient fouillé cet ensemble de 5.000 habitants et ses alentours, et les habitants avaient placardé des affiches sur toutes les vitrines du quartier. Jusqu’au vendredi, "des témoins crédibles" attestent apercevoir Larbi dans les environs. Mais ils se trompaient de bonne foi.
Le mercredi 19 décembre, à 16 heures 20 des enfants découvrent le corps dénudé de Larbi dissimulé le long d’une benne de déchets verts, sur un terrain vague à une centaine de mètres de chez lui.
Le samedi 22 décembre, deux mille personnes participent à une marche silencieuse pour demander justice.
Le 3 janvier, un habitant des Aubiers et sa compagne sont placés en garde à vue. Deux jours plus tard, cet homme de 40 ans, Alain Diaz est mis en examen. Les vêtements de Larbi ont été retrouvés chez lui. Il présente des versions peu crédibles du drame. Il s’agit d’un malade mental déjà condamné pour des actes de pédophilie. Compte tenu d’un séjour de plusieurs jours dans le froid intense qui règne alors, la première autopsie et les premières analyses ne permettent pas d’établir avec certitude la date et les circonstances de la mort de l’enfant, qui ne pourra être provisoirement inhumé que le 12 janvier.
Le jeudi 21 février, lors d’un transport sur les lieux, Alain Diaz avoue avoir tué Larbi en l’étouffant avec un oreiller. Les derniers rapports d’analyses, après lesquels la justice a pu rendre le corps à la famille, concluent que l’enfant a eu les mains et les pieds liés avant sa mort. Il a subi des coups violents à la tête, et s’il n’y a pas eu de viol, du sperme d’Alain Diaz a bien été retrouvé sur son corps.
La famille de Larbi a reçu le soutien de la famille royale du Maroc pour l’organisation des obsèques dans son village natal de Tiflet.
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