En 2023, malgré les chocs endogènes, la conjoncture internationale et la stagnation de l’activité, le secteur de l’immobilier au Maroc a montré sa résilience. Et, les perspectives pour l’année prochaine s’annoncent meilleures.
AL HOCEIMA (Maroc) (AFP) - Des militants associatifs, relayés par un grand quotidien, mettent en cause mercredi le "laisser-aller" des autorisations de constuire pour expliquer le lourd bilan du séisme qui a frappé dans la nuit de lundi à mardi la région d’Al Hoceima (Nord-Est), faisant au moins 564 morts et 300 blessés.
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Interrogé par l’AFP, Omar Moussa Abdellah, membre d’une association régionale pour le développement économique et social, estime que les leçons du dernier tremblement de terre important qui avait frappé la même région le 26 mai 1994 "n’ont pas vraiment été tirées".
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Ce tremblement de terre, de faible intensité, avait fait "seulement" six morts mais permis à la communauté scientifique de lancer un cri d’alarme exigeant des autorités la mise en place d’un code de construction parasismique au niveau des risques connus.
"Les vieilles maisons paysannes en pisé ne peuvent pas résister au choc, mais beaucoup de constructions récentes non plus, parce qu’elles ne sont pas aux normes", a-t-il affirmé.
Un médecin de la Protection civile, Mohammed El-Allam, pense également que "la mauvaise qualité des constructions" est la cause essentielle de l’effondrement de certains immeubles. "Et même si certains immeubles tiennent encore debout, ils sont tellement fissurés qu’ils ne sont plus habitables", a affirmé M. El-Allam à l’AFP.
M. El-Allam a cité la loi de 1994 qui imposait "théoriquement" des normes anti-sismiques et qui n’est pas respectée. "Les immeubles qui restent debout malgré la forte de secousse de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter, sont les seuls construits selon ces normes", a-t-il ajouté.
Dans un éditorial, le quotidien L’Economiste (proche des milieux d’affaires) dénonce, de son côté, "la vulnérabilité sismique, conséquence du laisser-aller manifeste et de la légèreté" avec lesquels "l’on autorise certains chantiers".
"L’autoconstruction fait toujours florès tandis que l’on continue de recourir, y compris pour les marchés de l’Etat, à des entreprises qui travaillent au noir, sous prétexte qu’elles proposent de meilleurs prix, sans doute parce qu’elles ne payent pas de charges sociales".
"Ensuite, des habitations sont toujours construites dans des zones à risque", poursuit l’Economiste, "ce qui explique que des constuctions sont épargnées et d’autres s’effondrent comme des châteaux de carte".
Le journal dénonce enfin le fait que la réglementation anti-sismique "ne prévoit aucun système de sanction". "Autrement dit, ces normes sont laissées à la libre interprétation des entrepreneurs. De qui se moque-t-on, alors ?", conclut L’Economiste.
Les autorités locales rejettent ces accusations en bloc.
"Le séisme de la nuit de lundi à mardi, a été beaucoup plus violent que celui de 1994 et si l’épicentre n’avait pas été situé assez loin au large, en Méditerranée, le port d’Al Hoceima lui-même aurait été détruit. J’affirme que les normes de construction ne sont pas en cause", a déclaré à l’AFP un responsable local qui s’est seulement identifié comme "M. Boudra".
Tandis que la ville d’Al Hoceima, dont la population est estimée à 100.000 habitants, n’a pratiquement pas souffert, les localités d’Im Zouren et de Aït-Kamra au sud de la ville et surtout les très nombreux villages environnants, en général très peuplés, ont déploré la mort de près des trois quarts de leurs habitants et la destruction de la quasi totalité des logements, construits d’une manière traditionnelle
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