Des professeurs de langue arabe et de culture marocaine, officiant à la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, dénoncent le retard dans le traitement de leurs demandes de « mise en disponibilité administrative ».
Une vingtaine d’experts marocains et étrangers se sont rencontrés, ce week-end à Tanger, pour débattre de la migration et de l’épineuse question de l’intégration des migrants dans les pays d’accueil.
Militants associatifs, juristes, universitaires et responsables d’institutions européennes ont été conviés pour échange de points de vue autour d’une conférence intitulée ’’les immigrés, entre discrimination et intégration’’.
Outre les divergences de vues sur ce sujet délicat, les intervenants à ce débat ont été unanimes à estimer que les questions de la migration impliquent des responsabilités imbriquées autant des pays d’accueils que ceux de transit et d’origine. La recherche des solutions appropriées et durables nécessite une débat et une concertation entre les parties concernées dans un esprit réaliste et équitable où les responsabilités sont reconnues et assumées.
L’Union Européenne place la migration parmi les priorités de la coopération avec les pays partenaires méditerranéens au sein du processus de Barcelone. Des efforts ont été faits particulièrement en matière de prévention des migrations illégales et de réadmission des migrants illégaux, d’une part, et d’intégration des migrants légaux et de lutte contre les discriminations, d’autre part. Loin d’être source de problèmes seulement, la migration revêt un enjeu économique majeur aussi bien pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine.
L’avenir même de l’UE dépendra de sa politique en matière de migration. Si l’Europe veut effectivement devenir l’économie la plus compétitive du monde, comme elle l’affirme dans son agenda de Lisbonne, et ce malgré le déclin de sa population active, les Etats membres ont tout intérêt à coordonner leurs conditions d’admission des travailleurs originaires de pays tiers.
Dans le cas contraire, le risque est double pour le vieux continent : soit les immigrés viendront grossir les rangs des clandestins en Europe, soit les candidats hautement qualifiés seront absorbés par d’autres régions économiquement attrayante, comme les Etats-Unis. Le côté législatif est marqué par l’absence d’une loi ou d’une convention internationale ayant l’adhésion de la communauté internationale et qui établit la définition juridique de la migration et identifie clairement les droits des migrants.
Sans oublier la contradiction entre les lois nationales, essentiellement répressives contre la migration clandestine, et les conventions internationales qui tendent plutôt vers la protection des migrants et des réfugiés. En résulte des situations confuses où la primauté de l’une ou de l’autre est sujet de divergences.
Si l’effort de développement en Europe est largement soutenu par la force de travail des migrants, les pays d’origine profitent d’une manne inespérée pour leurs économies à travers les transferts des migrants. Les transferts des migrants vers leurs pays d’origine en 2006 ont atteint un montant de 180 milliards dollars. Réduire cette ressource pour des économies en difficulté revient à les étouffer et accroître davantage les disparités entre le Nord et le Sud.
Ces articles devraient vous intéresser :