« Les opérateurs immobiliers ont besoin de visibilité ». L’affirmation n’émane pas d’un promoteur immobilier, mais bel et bien de Taoufiq Hejira, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Ce dernier a dû sans doute lire l’article de L’Economiste du 28 août dernier où un opérateur déplore « l’opacité du marché » et le silence radio de l’Etat, qui « ne ventile pas de chiffres alors qu’il dispose des moyens et ressources pour produire des documents analytiques, loin des effets d’annonce ».
En réponse donc à ce besoin cruel qui laisse le secteur immobilier en proie aux spéculations, souvent malintentionnées, des uns et des autres, et pour asseoir le débat sur des bases « scientifiques », le département Hejira a décidé de produire une étude intitulée « Immobilier 2020 ». Un appel d’offres a été lancé dans ce sens et un cabinet d’études marocain a été désigné pour réaliser l’étude en question. « Le cabinet marocain sera conseillé par un grand cabinet international spécialisé », précise une source autorisée au ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.
Au département de Hejira, l’on reste toutefois silencieux sur le nom de ces cabinets ainsi que sur le chiffre d’affaires de ce marché. L’étude « Immobilier 2020 » a donc pour objectif premier de « dresser un tableau de bord pour les différents professionnels du secteur à l’horizon 2020 ». Le choix de cette échéance est motivé par le fait que pour l’immobilier, les projections ne doivent se faire que sur le court terme. « Dix ans sont à notre sens une échéance appropriée en raison de la dynamique du secteur et du besoin de visibilité à moyen terme, sans coller à un agenda politique. C’est une étude qui veut soutenir le secteur et lui donner une visibilité dans un contexte mondial et national particulier », explique Mounia Diaa Lahlou, directrice de la promotion immobilière.
La démarche privilégiée est de profiter des études précédentes et celles en cours, notamment l’étude « Immobilier 2030 » qui en est à sa dernière phase et qui a un caractère plutôt national. De plus, les contrôleurs régionaux du ministère seront mis à contribution. « Depuis hier, des consultations régionales ont été lancées », affirme-t-on au ministère de l’Habitat. Le souci est donc de coller au plus près à la réalité du secteur dans les différentes régions. L’explication de ce choix est la suivante : « Si des villes présentent des signes d’accalmie, voire de déprime, d’autres connaissent une dynamique soutenue de leur secteur immobilier ».
Lesquelles ? L’étude du département Hejira devra, en principe, nous en apporter la réponse. Les premiers résultats sont attendus pour 2009.
Source : L’Economiste - Nabil Taoufik