Le débat international que suscitent les immigrés dans les pays du nord est relancé. Ces pays ont toujours préféré suivre une approche sécuritaire vis-à-vis des immigrés condamnant ces derniers, surtout ceux entrés clandestinement, à vivre dans des conditions inhumaines. Ce Centre des droits des migrants (CDM) que propose le Maroc veut changer cette approche sécuritaire qu’adoptent ces pays pour la remplacer par une approche humanitaire permettant à l’immigré de jouir de ses droits, de son bien-être et de sa dignité.
Le premier ministre, M. Abderrahman Youssoufi, a souligné cet aspect lors de la table ronde organisée par le ministère des Droits de l’Homme. Il a mis en évidence le rôle que devra jouer cette structure dans l’ébauche des réflexions à travers le monde sur la situation des immigrés, notamment les Marocains résidant à l’étranger. M. Youssoufi a souligné la nécessité d’accorder un intérêt particulier à la communauté marocaine immigrée en vue de mettre au point, dans les plus brefs délais, les mesures qui s’imposent. La réflexion à ce niveau, a-t-il précisé, ne doit pas être superficielle et doit tenir en compte les changements que vivent nos immigrés à l’étranger. Il a, par ailleurs, appelé à une coopération internationale qui pourrait apporter secours à cette tranche d’immigrés en situation irrégulière, faisant l’objet d’exploitations massives et de l’humiliation la plus intolérable.
Cet aspect a retenu également l’attention du ministre des Droits de l’homme, M. Mohamed Aujjar qui, dans son discours, a lancé un appel en faveur des immigrés clandestins. Le centre des droits des migrants est doté, a-t-il déclaré, d’un comité d’orientation rassemblant des représentants de différents départements ministériels concernés, d’associations opérant dans le domaine. Ce qui ouvre déjà les perspectives d’une coopération et d’une coordination entre les acteurs de lutte pour les droits des immigrés.
Au cours de son intervention, M. Aujjar a annoncé la création d’un comité interministériel présidé par le premier ministre et dont le rôle est d’appuyer les marocains résidant à l’étranger. Le comité se doit de coordonner tous les efforts déployés dans ce sens pour la mise en place de mesures et procédures qui répondent le plus aux attentes de nos immigrés. Un autre comité a été créé en parallèle, a déclaré le ministre des Droits de l’Homme, en vue d’offrir un soutien technique qui devra faciliter la tâche au comité précité.
Dans ce même souci, M. Aujjar a évoqué différentes mesures entreprises en faveur des Marocains résidant à l’étranger. Parmi ces mesures, la publication d’un document incitant les secteurs concernés par les problèmes des immigrés marocains à nommer un cadre à la tête de chaque département chargé de près du dossier. Et ce, dans le but de créer un réseau de communication entre ces départements.
La création du CDM ne fait donc qu’accélérer ce processus de défense des droits de nos immigrés en offrant un pont vers la concrétisation des procédures engagées. Ceci requiert d’autant plus l’urgence en ce moment où l’on classe les immigrés arabes et musulmans dans le rang de terroristes présumés.
Par Leila Hallaoui pour libération