"Coronavirus ou pas, on ira là-bas pour notre avenir !", confie à AFP, Abdelouahed, jeune marocain de 22 ans. Le renforcement des contrôles à cause du virus est loin de faire flancher son envie d’ailleurs. "Chacun sa méthode. Moi je préfère les caravanes et les autocars", dit-il. Tout comme lui, ils sont nombreux à avoir fait cette option.
"Je me suis glissé sous un camion, je me suis caché au port [de Tanger Med], mais un chien policier m’a débusqué", raconte, Ayoub, 25 ans. Celui-ci dit avoir tenté maintes fois sa chance. Abdelkrim, lui, confie avoir réussi à traverser la Méditerranée en 2007 et vécu à Tolède, en Espagne. Sans papiers, il sera refoulé en 2017. Ce jeune de 33 ans se dit blasé.
Chômage, précarité, exclusion sociale et absence de perspectives, sont autant de maux qui incitent les jeunes marocains à prendre la route de l’immigration clandestine. En 2019, près de 32 500 migrants, originaires de plusieurs pays africains dont le Maroc, sont entrés clandestinement en Espagne par voie terrestre ou maritime ; ce qui représente une moitié en moins qu’en 2018.
Ce pays d’Europe est frappé de plein fouet par la propagation rapide du coronavirus. Les autorités espagnoles ont d’ailleurs déclaré une quarantaine quasi-totale et l’état d’alerte pour quinze jours. De son côté, le Maroc a enregistré 28 cas déclarés, dont un décès et un guéri. Vendredi, le royaume a suspendu ses liaisons aériennes et maritimes à cause de la pandémie. Toutefois, le transit des camions et des conteneurs continue normalement.