Selon Amine Diouri, directeur Etudes et Communication chez Inforisk et responsable du programme Inforisk Dun Trade, pour un bon nombre d’entreprises, la gestion de cette période de crise est compliquée. En se référant à l’analyse de la Banque mondiale, le spécialiste annonce que la crise économique liée au Covid-19, en 2020, sera pire que la crise financière de 2008, qui était marquée par un recul de 0,6% de la croissance mondiale. À l’en croire, les investisseurs internationaux se sont déjà désengagés des pays émergents, pour un montant de l’ordre de 80 milliards de dollars.
Cette année, le Centre marocain de conjoncture(CMC) pronostique pour le Maroc, une croissance de 0,8%, Le pays est passé en quelques semaines, d’une crise de l’offre (difficulté d’approvisionnement des entreprises marocaines par la Chine) à une crise de la demande, où la consommation de nombreux secteurs d’activité est fortement impactée par le confinement : tourisme, hôtellerie, restauration, commerces non alimentaires…
Pour le directeur Études et Communication, les principaux partenaires commerciaux marocains (France, Espagne) sont dans une situation sanitaire critique, et il leur faudra de nombreux mois encore avant un retour à la normale. Quant aux TPME, elles sont actuellement confrontées à la fois à une baisse drastique d’activité faute de demande et à des problèmes de trésorerie.
D’après le spécialiste, les scenarii de sortie de crise sont plutôt pessimistes à court terme. À moyen et à long termes. Pour l’heure, il faudra retenir les leçons de cette crise, en termes d’anticipation (des besoins hospitaliers notamment). "D’un point de vue économique, la solidarité que nous invoquons maintenant en cas de crise devrait être permanente. Nous aurions pu éviter d’avoir des TPME fragilisées en début de crise si les grands donneurs, notamment privés, avaient joué le jeu en matière de délais de paiement", a-t-il conclu.