En effet, les opérateurs étrangers estiment nécessaire cette connexion aérienne afin de fructifier les échanges économiques avec la ville de Meknès. Ville qui reste « très loin » au départ de Paris. Toutefois, une ligne directe encouragerait la décentralisation des entreprises et diminuerait le temps de parcours afin d’atteindre Meknès. Les responsables territoriaux de la ville ont présenté à leurs hôtes les opportunités d’investissements dans la région.
Ainsi, il en ressort que la région de Meknès présente un grand potentiel agricole et donc d’importantes matières d’approvisionnement. Les plaines du Saïss, dont le sol est très riche, font d’elle l’une des plus importantes régions agricoles du pays. Sa superficie agricole utile est estimée à 617.465 ha environ, répartis entre 124.410 ha de terres irriguées et 493.055 ha de terres labourée. Elle est aussi le premier pôle de production de fruits et légumes à l’échelle nationale, et constitue également le cœur du vignoble national avec une production annuelle de plus de 61.000 tonnes de raisins de cuve, plus de 21.000 tonnes de raisins de table et près de 815.000 hectolitres de vin. En
fait, l’industrie agroalimentaire occupe la première place. Elle est favorisée par une main-d’œuvre locale expérimentée, stable et peu couteuse ainsi que par les efforts de recherche qui améliorent les récoltes et leur traçabilité. Ainsi, le secteur industriel dans la région compte 10 zones industrielles et 7 zones d’activités économiques.
Face à ces atouts, les responsables des CCI de Mulhouse ont confirmé leur intérêt pour la ville de Meknès. Selon les partenaires français, « il y a des opportunités importantes pour leurs entreprises. Surtout que le Maroc offre un terrain très favorable à ceux qui n’ont pas ou peu l’habitude d’exporter : proximité linguistique, bon accueil de nos entreprises, paiements sécurisés, etc. ». Ces opportunités concernent également les secteurs de l’agriculture et l’agroalimentaire.
A noter que bientôt la ville comptera parmi ses équipements un agropole et un institut spécialisé en industrie agroalimentaire (Isiam). D’un coût global de 80 millions DH, cet institut devra assurer la formation des ressources humaines nécessaires à l’industrie agroalimentaire. Ce projet vient aussi combler un besoin croissant en ressources humaines qualifiées et offrir les meilleures conditions pour l’essor de cette industrie dans une région où de nombreuses unités sont installées.
Intérêt des TO
Des partenariats sont à l’étude dans le secteur du tourisme. A ce titre, les professionnels du voyage d’Alsace et d’outre-Rhin espèrent commercialiser la cité impériale et sa région à des touristes qui viennent pour la culture et l’histoire. Aussi, l’ouverture d’une liaison aérienne directe depuis l’aéroport de Mulhouse-Bâle serait d’un grand apport. Les tour-opérateurs alsaciens se disent prêts à venir investir dans la région.
Source : L’Economiste - Youness Saad Alami