Les mosquées dans le paysage français, l’aboutissement d’un long cheminement
Au fil des ans, les mosquées ont réussi à s’installer dans le paysage français. Une nouvelle, la mosquée Eyyup Sultan démolie en 2017, sortira bientôt de terre.
La France compte des millions de musulmans, mais cette communauté religieuse est en manque cruel de mosquées. En plus de cette pénible situation, le projet de loi contre l’islam radical risque d’aggraver les inégalités entre les musulmans et les autres confessions religieuses.
Faute de construction d’une mosquée, c’est un ancien abattoir qui sert de lieu de culte aux musulmans d’Angers depuis 21 ans. Le projet de construction d’une vraie mosquée moisit dans les placards depuis que le conseil municipal a rejeté à l’unanimité, une proposition de l’Association des musulmans d’Angers de céder la propriété de la mosquée inachevée au Maroc, pour sa finalisation, rapporte Nytimes.
Alors que l’État se veut neutre envers toutes les religions, la loi le place comme propriétaire des églises catholiques en France et gardien du catholicisme culturel. La loi de 1905 a créé un « effet patrimonial privilégiant parfois indirectement le catholicisme français alors même qu’elle cherchait à établir une neutralité de l’État envers les religions », a indiqué l’archevêque Éric de Moulins-Beaufort, président de la Confédération des évêques de France et le plus haut dignitaire catholique du pays. En ce qui concerne les musulmans, « on ne s’est pas du tout préoccupé de leurs besoins religieux », a-t-il précisé dans une interview.
Étant près de six millions, soit 10 % de la population totale, environ deux millions d’entre eux pratiquent leur foi dans 2 500 mosquées qui perçoivent peu ou pas du tout d’argent public, a indiqué un rapport d’information du Sénat de mars 2015. Or, la France compte 3,2 millions de catholiques pratiquants et bénéficiant d’environ 45 000 églises dont 40 000 sont propriété de l’État et entretenues par les impôts des contribuables.
Ces inégalités touchent également d’autres domaines quand bien même le président français s’est engagé à cultiver un « islam de France ». Mais, même si la France exerce une surveillance stricte des imams formés à l’étranger ou empêche les subventions de l’extérieur, rien ne prouve que les mosquées construites avec l’aide du Maroc, de l’Algérie, de l’Arabie Saoudite et autres sont responsables des actes de terrorisme, a souligné Nathalie Goulet, sénatrice de l’UDI, parti de centre-droit et co-autrice du rapport du sénat de 2016.
Plusieurs autres personnalités dont Silvia Camara-Tombini, Mohammed Briwa, Piketty et autres ont également réagi face à cette situation que traversent les musulmans de France depuis de nombreuses années.
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