Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.
Ce n’est pas une soirée aux chandelles, mais cela pourrait y ressembler. Le mercredi 9 juillet, les foyers marocains sont invités à éteindre les lumières et allumer une seule lampe pendant 15 minutes, de 21h30 à 21h45. C’est la nouvelle initiative lancée par l’Office national de l’électricité (ONE) pour sensibiliser les usagers à l’économie de l’électricité. Pourquoi 21h30 exactement ? Parce que c’est tout simplement l’heure où la consommation nationale d’électricité atteint son paroxysme.
L’opération « 15 mn Eco », c’est son nom, s’inscrit en droite ligne dans la campagne de communication sur l’utilisation rationnelle de l’énergie initiée par l’Office depuis janvier 2008. Elle constituera, à l’échelle nationale, un événement phare sur lequel se grefferont un certain nombre de mesures. Une émission-débat sera diffusée en direct sur les deux chaînes de télévision. Et une caméra diffusera des images représentant le dispatching national et mettra en relief l’évolution de la demande d’électricité, ainsi que l’impact de ce geste simple qui consistera à allumer une seule ampoule pendant un quart d’heure.
Par le biais de cette action, l’ONE veut instaurer une nouvelle culture par rapport à l’électricité, faire adopter de nouveaux réflexes et de nouvelles attitudes en matière de consommation, montrer aux consommateurs comment alléger leurs factures d’électricité en consommant intelligemment… L’opération 15 mn Eco sera médiatisée à travers un spot TV et radio et la presse écrite. Pendant l’été, l’ONE pourrait mettre au point un système de codification visuelle vert-orange-rouge pour sensibiliser les utilisateurs aux journées difficiles.
Ainsi, un carreau serait placé en bas de l’écran TV pour indiquer le niveau de demande de l’électricité. Les responsables de l’ONE font ressortir le net déséquilibre entre l’offre et la demande. Depuis trois ans, cette dernière croît annuellement de 8 à 9%, contre 3,2% en 96, passant de 16.779 GWh en 2003 à 21.104 GWh en 2006. Ainsi, pour schématiser, c’est l’équivalent de la consommation d’une ville comme Rabat qui s’ajoute annuellement à la demande d’électricité au pays. Si la croissance de la demande se maintient dans ces proportions, 10 milliards de DH devront impérativement être injectés chaque année par l’ONE dans des projets d’équipement pour pouvoir y faire face. Pour rappel, le Maroc dépend entièrement de l’extérieur pour la quasi-totalité de son approvisionnement en énergie.
A ce titre, il convient de signaler que le gaz, le pétrole et le charbon constituent près de 95% de la consommation nationale. La consommation d’électricité est caractérisée par une différence importante au niveau journalier entre les heures creuses (23h à7h) et les heures de pointe (21h à 23h) avec passage à l’heure d’été. Cette différence est imputée, entre autres, à la consommation des ménages. La stratégie de l’Office s’articule autour de la recherche du KWh le moins cher, l’accès de tous les foyers à l’électricité, la diversification des sources d’approvisionnement et l’ouverture à l’international. Et pour cela, il a mis au point le plan d’action DSM (Demand Side Management), qui se décline en une série de mesures. Il s’agit de l’adoption de l’heure d’été et la généralisation de l’horaire continu. Une autre mesure consiste en l’externalisation de l’éclairage public pour réaliser des économies de 30%.
En ce qui concerne les équipements des consommateurs, l’Office prône l’utilisation des lampes à basse consommation (LBC) et l’introduction progressive de l’énergie solaire en milieu urbain. A travers cette opération, baptisée Inara, l’ONE a pour ambition d’introduire 5 millions de lampes de ce type chez les clients alimentés en basse tension avant la fin du 1er trimestre 2009. Ces lampes nouvelle génération vont remplacer les vieilles ampoules à incandescence, grandes consommatrices d’énergie. Cette mesure est censée réaliser une économie d’énergie annuelle de l’ordre de 300 GWh, soit l’équivalent de 1,5 fois la consommation d’une ville de la taille d’El Jadida.
L’argument tarifaire constitue aussi une piste pour l’Office qui a mis en place le tarif super-pointe pour la clientèle industrielle et le tarif bi-horaire pour les grands consommateurs basse tension. Au chapitre des mesures industrielles, l’ONE a conçu une politique visant l’amélioration de l’efficacité énergétique au niveau des zones industrielles à travers notamment Optima (5 services permettant d’améliorer les procédés industriels), EnergiPro (utilisation de l’énergie renouvelable) et Negawatt (période d’effacement pouvant induire des arrêts techniques des clients grands comptes).
Source : L’Economiste - Hassan El Arif
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