La modernisation du commerce intérieur commence à prendre forme. La signature de deux conventions de coopération le 28 avril dernier, entre le Gouvernement et les représentants du commerce de proximité, est plutôt de bon augure. De l’avis des professionnels, les « conventions signées constituent une réponse aux doléances exprimées lors des Journées nationales du commerce intérieur organisées en 2002 ». Un constat partagé par la Fédération marocaine des chambres de commerce, d’industrie et de services. Son président, Driss Houat, paraît satisfait des propositions, des conventions, qui « répondent parfaitement à nos attentes, et de manière simplifiée ».
La mise en application du processus de modernisation ne sera pas chose aisée. Encore faut-il que les commerçants jouent le jeu, surtout quand il est question de mettre le portefeuille à contribution. Le fonds de développement annoncé par le ministère de tutelle ne sera pas de trop. D’un budget initial de 100 millions de DH, cette somme sera doublée en 2009. La signature d’une convention entre l’Etat et l’ANPME (responsable de la gestion du fonds Rawaj) devrait intervenir dans les semaines qui viennent, afin de fixer les modalités d’intervention du fonds.
Concernant le plan d’action sur le terrain, « il n’y a pas vraiment un modèle de modernisation applicable à tous », souligne Houat. L’une des principales caractéristiques du commerce de proximité est la diversité de ses modes et de ses capacités. Epiceries, supérettes, marchés populaires, commerces ambulants, en camion ou en charrettes…
Au vu de ces différents paramètres, la mise à niveau se fera probablement au cas par cas. D’après la Direction du commerce intérieur du ministère de tutelle, des études régionales sont prévues, afin d’analyser les besoins des consommateurs, leur comportement d’achat, l’état du tissu commercial existant, les projets prioritaires de restructuration et les nouveaux pôles commerciaux à créer en synergie avec le potentiel économique de chaque région. Ces études constitueront la base de plans régionaux de développement du commerce, qui doivent être lancés dans les semaines qui viennent. Parallèlement, un concours d’idées pour les projets de modernisation du commerce de proximité.
Des objectifs ambitieux
Outre le renforcement du rôle des structures représentatives, la réforme du commerce de proximité passe par l’amélioration de son attractivité, la modernisation de ses techniques de gestion, ainsi que le renforcement des capacités professionnelles des commerçants. La hausse de la qualité des produits est également au programme, ainsi que le développement des relations interprofessionnelles. De telles mesures devront aller de pair avec une organisation du mouvement consumériste. Pour rappel, Ahmed Chami, le ministre de tutelle, avait exprimé l’idée de faire émerger 2 ou 3 associations parmi les 37 existantes, afin qu’elles représentent le consommateur lors d’éventuels contentieux.
Source : L’Economiste - A. B.