Dans le cadre du projet d’extension de l’aéroport Tanger-Ibn-Battouta, en prévision de la Coupe du monde 2030, le gouvernement marocain a engagé le processus d’expropriation de plusieurs parcelles de terrain dans la préfecture de Tanger-Asilah.
Donc le gouvernement recule, mais cela ne calme pas les extrémistes, puisqu’hier encore, les piquets de grève se montraient davantage plus excités pour empêcher les taxis et camions de travailler.
Les activistes ont eu gain de cause, après un accident mortel à Témara dans un face-à-face entre grévistes et non-grévistes et la prise en otage réussie de l’économie nationale : le projet de réforme du code de la route est retiré. Le gouvernement recule, mais il ne voulait pas perdre la face. Cela ne suffit pas aux extrémistes.
L’affaire a détruit beaucoup de choses sur son passage.
Sans compter les pertes économiques, que valent aujourd’hui les procédures démocratiques du Maroc ? Le projet avait été amendé et approuvé par les Représentants, après deux ans de consultations entre transporteurs et gouvernement. Tout ceci pèse donc moins que l’activisme des piquets de grève.
Ensuite, tout le monde a pu constater, de visu, que les forces de l’ordre avaient reçu pour consigne de ne pas gêner les piquets de grève dans leur stratégie de blocage du pays, ce qui est allé jusqu’à l’accident mortel ! Quel est donc ce gouvernement qui laisse des activistes prendre la population en otage pour protester contre son propre projet de loi ? Est-ce un gag ou un cauchemar institutionnel ?
Enfin, comme on pouvait s’y attendre dans un secteur aussi arriéré et désorganisé que le transport, le recul du gouvernement ne calme pas les grévistes. Pourquoi se calmeraient-ils ? N’ont-ils pas gagné avec la bénédiction (complicité ?) des forces de police et de gendarmerie, alors qu’ils étaient ultra-minoritaires ? Qui ne se sentirait pas pousser des ailes dans de telles conditions ?
La gestion de cette affaire est en tous points désastreuse. Il n’est même pas sûr que quelqu’un, quelque part, ait les contacts nécessaires pour parler aux extrémistes à qui le gouvernement vient de donner la victoire en récompense des préjudices infligés aux Marocains.
Source : Nadia SALAH - L’Economiste
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