Le Chili, partenaire discret mais efficace

20 juin 2007 - 10h02 - Economie - Ecrit par : L.A

La République du Chili (du mot aymara Chile, signifiant « là où la terre finit ») est aujourd’hui un acteur clé, mais encore méconnu, des relations qu’entretient le Maroc avec les pays d’Amérique du Sud. « Cette coopération s’étant cristallisée avec la visite de Sa Majesté Mohammed VI, en décembre 2004, à Santiago », précise l’ambassadeur Marcia Covarrubias. « Un centre pour le dialogue des cultures, une mosquée et une bibliothèque ont d’ailleurs été ouverts à la suite de cette visite », ajoute-t-elle.

De nombreux points communs peuvent être à l’origine de ce rapprochement diplomatique. Côté géopolitique d’abord, les deux pays possèdent chacun des façades maritimes importantes (rappelons que le Chili s’étend sur 4.300 km et est bordé par l’océan Pacifique). Tous deux peuvent donc bénéficier de l’enrichissement des expériences acquises dans le domaine des infrastructures portuaires, dans les chantiers navals, la construction et la réparation de bateaux de taille moyenne (à Valparaiso, ou encore à Talcahuano…) La privatisation des ports les plus importants du Pacifique chilien pourrait aussi servir d’exemple... Cependant, le volet le plus important de cette coopération internationale rapprochée reste certainement le volet économique. Bon élève selon la Banque mondiale et le FMI, le Chili reçoit des délégations étrangères, financées par la BM, pour observer et apprécier son système économique. Un modèle exportable...? Certainement, et les chiffres sont là. En quinze ans, la pauvreté a été réduite de moitié, d’où son surnom de « jaguar de l’Amérique du Sud ».

Le Chili possède un marché ouvert sur le monde entier (avec une croissance annuelle de son PIB, depuis 24 ans, de l’ordre de 5,2%), et son économie se caractérise par l’exportation (agriculture et pêche notamment) et l’importation de matières premières. Des accords de libre-échange (ALE) sont conclus avec les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, la Corée du Sud et… la Chine. D’autres sont en discussion avec le Japon notamment. Membre de l’Apec (traité des pays du Pacifique) et membre associé du Mercosur (traité de libre-échange entre les pays du continent sud-américain), le Chili représente un allié de choix pour le Maroc qui s’ouvre vers le continent américain. Les exportations entre les deux partenaires sont en augmentation constante, bien que d’envergures différentes : le Maroc exporte pour 1,6 millions de dollars contre 13 millions de dollars pour le Chili. Pour relancer et dynamiser ces relations, une délégation marocaine est partie cette année à Santiago présenter les différents atouts marocains. L’artisanat est notamment au cœur d’un accord actuellement en négociation. Un séminaire sur les opportunités d’investissement Chili/Maroc aura lieu à Tanger fin novembre, dans le cadre de l’accord Chili/Maroc/Union européenne, et l’envoi d’une délégation de la CGEM au Chili est même programmée pour le deuxième semestre 2007. Rappelons que c’est à Tanger qu’un nouveau consulat chilien ouvrira ses portes, avec à sa tête Zakia Sekkat.

L’Economiste - Alexis Bensaad

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Sujets associés : Coopération - Politique économique - Chili

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