
La SNCF condamnée pour discrimination envers un employé marocain
Le Conseil des Prud’hommes français a condamné la Société Nationale des Chemins de Fer dans son procès contre Nourdine Lekhnati, agent d’accueil de la compagnie depuis 13 ans et...
Accusée de les avoir discriminés durant leur carrière, la Société nationale des chemins de fer (SNCF) se retrouve à partir d’aujourd’hui devant les prud’hommes de Paris face à plus de 800 Marocains. Le procès ouvert en 2005 a été à maintes reprises repoussé.
Recrutés pour la plupart directement au Maroc par la SNCF dans les années 70, ces hommes ont été embauchés avec un contrat de droit privé, synonyme de retraites moindres et de carrières bloquées. Ces cheminots « ont travaillé dans des conditions difficiles, faisaient exactement les mêmes tâches que leurs collègues français au même statut, mais ont vu leurs carrières bloquées et ont eu des retraites moindres », soutient l’un de leur avocat à l’Afp.
Ce qu’ils veulent aujourd’hui, ce n’est pas remettre en cause leur statut (contractuel de droit privé), ils veulent juste avoir la même retraite que leurs homologues français. « Ils demandent l’application du principe « à travail égal, salaire égal », plaide une autre avocate du groupe, Clélie de Lesquen-Jonas, qui regrette que les Marocains, du fait de leur statut, soient « restés des agents d’exécution ».
Du côté de la SNCF, on réfute toute idée de discrimination à l’égard des cheminots marocains et on considère que l’on a respecté la loi à la lettre. « On compare l’incomparable, la SNCF, entreprise publique, a deux statuts pour ses salariés, la loi le prévoit comme ça ».
Humiliation, frustration, amertume, sont les mots qui reviennent souvent chez les anciens cheminots marocains. Dans une déclaration à l’Afp, Ben Dali, 63 ans, déclare : « On n’a pas été traités à égalité. Je ne peux pas m’empêcher de ressentir un sentiment d’humiliation », évoquant la souffrance des veuves marocaines qui ont dû s’inscrire au RMI (Revenu Minimum d’insertion), alors que les veuves de Français se voyaient offrir une pension et leurs enfants devenir pupilles de la nation.
Un exemple, encore plus frappant, c’est celui d’un autre Marocain qui a formé des collègues et qui sont devenus plus tard ses chefs.
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