Chamakh touché, jamais coulé

Le soleil brille autant que les sourires, la température est des plus agréables... L’été indien qui balaie la plaine du Haillan, près de Bordeaux, en ferait presque oublier que les Girondins se sont inclinés la veille. L’AS Rome est venue s’imposer à Jacques Chaban-Delmas (3:1) lors de la deuxième journée de la Ligue des champions de l’UEFA.

Lorsque Marouane Chamakh vient retrouver FIFA.com au bord du terrain, après un rapide décrassage en forêt, son humeur est badine. Il plaisante avec des membres du staff avant de se poser. Son visage devient grave à la simple évocation de la veille...

"Ce match est à l’image de notre début de saison : nous manquons cruellement de chance. Nous jouons très bien par phases. Mais dès que nous sommes un peu dans le creux, nous payons immédiatement la moindre erreur. Ce qui est rageant, c’est de perdre sur un tel écart et d’avoir le sentiment que ça ne s’est finalement pas joué à grand chose".

Selon beaucoup d’observateurs, depuis quelques matches le Marocain est l’un des meilleurs joueurs dans le groupe de Laurent Blanc. Pourtant, son compteur-buts reste inexorablement bloqué à une unité après sept journées.

Retour attendu en sélection

Comme pour mieux oublier, l’avant-centre préfère penser à son retour prochain en sélection. Blessé en juin dernier, il n’a pas pris part aux quatre premières journées du deuxième tour des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010. Le 11 octobre prochain, à Rabat face à la Mauritanie, il disputera ses premières minutes menant vers l’Afrique du Sud.

"Il va falloir que je canalise un peu toute mon impatience. J’ai suivi les matches de la sélection en juin et j’enrageais de ne pouvoir être sur le terrain. J’espère maintenant être en mesure d’apporter ma touche personnelle, la dernière pierre qui aidera notre qualification".

En cas de succès - et seulement de succès - dans une dizaine de jours, les Lions de l’Atlas raviront la première place du Groupe 8 au Rwanda et accéderont au troisième et dernier tour. "Nous sommes les grands favoris de cette rencontre, nous n’aurons donc pas le droit à l’erreur. Il y a des matches que vous avez l’obligation de gagner. Celui-ci en fait partie. Mais ce n’est pas non plus une raison pour se mettre une trop grande pression".

L’apport de Lemerre

Avec six points et depuis le retrait de l’Ethiopie, le Maroc ne devrait en effet pouvoir être écarté que si les Mauritaniens venaient à s’imposer au Complexe Sportif Prince Moulay Abdellah. Roger Lemerre, sélectionneur des Nord-Africains depuis cet été, a sans doute déjà pris soin de mettre en garde ses troupes.

"C’est bon de le savoir à nos côtés. Il nous apporte son immense vécu, toute son expérience. Finalement nous passons plus de temps à parler qu’à nous entraîner (rires). Il évoque souvent la formidable génération 2000 de l’équipe de France (avec laquelle le technicien a remporté l’EURO). Il sait comment se comportent les très grands joueurs. C’est maintenant à nous de profiter de ses conseils. Notre objectif à tous est de devenir encore plus forts".

Absents d’Allemagne 2006, décevants en Coupe d’Afrique des Nations depuis leur finale perdue en 2004 devant la Tunisie, les Marocains veulent retrouver les sommets.

"Si l’on regarde notre effectif, on se dit que nous pouvons faire de très grandes choses. Maintenant le plus dur reste toujours de confirmer, nous qualifier et jouer notre carte à fond au troisième tour. Je sais que si nous restons sérieux et solidaires, nous serons en Afrique du Sud en 2010 !" Un peuple entier n’attend que cela.

Source : Fifa.com