Un ancien soldat français souhaitait être enterré au Maroc, son corps exhumé
Quelques mois après son enterrement en France, la famille d’un ancien militaire a décidé de l’exhumer et de l’enterrer une nouvelle fois au Maroc.
La France commémore, dimanche 15 août, le 60e anniversaire du Débarquement en Provence. Une façon de rendre hommage à ceux qui ont versé leur sang pour libérer la France. Une reconnaissance particulière est réservée aux Goumiers marocains.
Le 15 août 1944, ils étaient des dizaines de milliers, originaires du Maghreb et d’Afrique, à avoir débarqué sur les plages du Midi. Objectif : libérer la France du joug du nazisme, une dizaine de semaines après le Débarquement en Normandie des alliées. À la tête du 2e Corps français, une armée essentiellement composée de troupes issues des pays africains, le général de Lattre de Tassigny posa pied dans les baies de Cavalaire et Saint-Tropez. L’assaut lancé à travers l’opération « Anvil Dragoon » avait mobilisé quelque 300.000 soldats.
Afin de rendre un hommage à la mesure de l’engagement, du courage et de la détermination de ces combattants venus d’ailleurs et qui, au prix de leur vie, ont permis à la France de renouer avec la liberté, 800 manifestations sont organisées à travers tout le territoire français, dans l’optique de donner toute son ampleur à cette action de mémoire.
La France entend, ainsi, entreprendre une action de reconnaissance pour le sacrifice de ces soldats qui ne reculaient devant rien. Dans leur totalité, ces vaillants combattant sont reconnus par leur bravoure et leur détermination. Dans le lot, les Goumiers marocains se démarquent par leur discipline et leur témérité, en plus de leur esprit combatif qui surprit plus d’un Allemand. C’étaient des guerriers ardents jusqu’au dernier souffle.
On les assimilait à de véritables fauves, ne craignant rien et ne rechignant devant aucune instruction. Rien ne les arrêtait, ni montagnes escarpées ni autres reliefs quel qu’ils soient. Cette capacité surprenante d’escalade puise sa légitimité dans le fait que ces Goumiers sont, en majorité, des montagnards rôdés pour ce genre d’exercice.
Pas même les tirs nourris de l’ennemi n’affectaient leur détermination. Une fois prononcé l’ordre de donner l’assaut, ils fonçaient, tête baissée, ne prêtant aucunement attention à leurs camarades qui tombaient ici et là, jusqu’à atteindre leur cible, qu’ils délogent et désarment même dans certains cas.
Volontaires dans leur totalité, les Goumiers marocains étaient répartis en plusieurs Goums (compagnies), groupés en Tabors (bataillons) et en Groupements de Tabors (GTM / Régiments). Ils n’avaient rien à envier à une forte brigade d’infanterie légère. Leur escouade est communément appelée « Commandement des Goums marocains »
Une fois Toulon libérée, les Goumiers se chargeront de chasser l’occupant et de libérer la ville de Marseille. D’autres batailles seront livrées, au cours desquelles les Goumiers marocains s’illustreront en tant que combattants redoutables. L’épopée se poursuivra jusqu’à la reddition de l’armée nazie.
Ceci étant, la combativité des Goumiers n’était pas la seule chose qui les caractérisait. En effet, en raison de leur accoutrement, d’une originalité manifeste, ils ne passaient jamais inaperçus. Entièrement confectionnée au Maroc, la tenue du Goumier n’avait rien à voir avec les uniformes kaki de l’époque.
Ils étaient vêtus de djellabas rayées, faites de laine épaisse. Ils ne chaussaient pas de brodequins mais la « naâla », une plaque rectangulaire de peau de bœuf, fixée par des sangles à la cheville. Le Goumier ne portait pas de casque, il était plutôt coiffé de « Razza », turban jaune enroulé selon une façon bien déterminée autour de la tête.
Enfin, en guise de sac à dos, le Goumier portait en bandoulière la « choukara », une sorte de musette en cuir fabriquée traditionnellement et, dans la ceinture, le « khinjar », poignard traditionnel, était toujours prêt à l’emploi. Leurs fusils d’assaut, de l’époque, représentaient ce qu’ils avaient de plus sophistiqué.
Avec un assortiment aussi sommaire, les Goumiers ont signé des actes intrépides et ont relevé tous les défis auxquels ils étaient confrontés. La France, qui leur a toujours été reconnaissante, leur réserve cette année une commémoration grandiose, à la hauteur de ce qu’ils ont donné à la France.
Les vétérans, encore de ce monde, auront toute une journée durant laquelle tous les hommages seront les leurs. Ils se retrouveront entre « anciane combatta », prononciation qui nous a tous fait sourire un jour et qui escorte la fierté de tout un peuple, afin de faire revivre ces moments, aussi tragiques que glorieux.
Abdelhakim HAMDANE - Aujourd’hui le Maroc
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