Maroc : Une première récolte légale de cannabis prometteuse
Le Maroc a réalisé avec succès sa première récolte de cannabis légal cultivé notamment à Al Hoceima et Chefchaouen.
Mohammed Ameur, ambassadeur du Maroc à Bruxelles, réagit aux accusations selon lesquelles le Maroc ferme les yeux sur 51920 hectares de cultures illégales de cannabis. Des accusations portées par François, un jeune homme d’Anderlecht, qui avait séjourné à trois reprises dans les provinces du Nord, la région de Chefchaouen, de Ketama et les montagnes du Rif.
Selon le témoignage recueilli par La Dernière Heure le 25 novembre, François racontait avoir vu des champs de kif « cultivés à perte de vue », sur des « milliers d’hectares », mais « aucune intervention » d’un service de police et de gendarmerie de « toute la durée de mes séjours sur place ». Ce qui l’amène à conclure que le Maroc ferme les yeux sur 51 920 hectares de cultures illégales de cannabis.
En 2021, le Maroc, premier producteur mondial de cannabis selon l’ONU, a adopté une loi sur la culture et l’usage du cannabis à des fins médicales, afin de lutter contre le trafic de drogues dans le Rif et de booster le développement économique de cette région pauvre située dans le nord-est du royaume. La culture légale du cannabis a été donc autorisée dans trois provinces rurales : Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate. L’Agence nationale de la réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) a été également créée.
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206 coopératives de production regroupant déjà 3 336 agriculteurs agréés ont été mobilisées. De 300 hectares en 2022, les surfaces emblavées ont atteint 3 080 hectares cette année. Des surfaces insignifiantes par rapport à celles dédiées à la culture illégale de cannabis. Selon le journaliste d’investigation marocain Hicham Mansouri, les trafics de haschich illégal au Maroc concerneraient plus de 55 000 hectares et 140 000 cultivateurs de cannabis, rapportait Courrier International en octobre dernier.
À Bruxelles, l’ambassadeur Mohammed Ameur confirme le constat fait par François. « Il faut du temps, dit-il à La Dernière Heure. On ne change pas en un jour les mentalités d’une région où la culture du kif remonte à la nuit des temps. Mais il y a depuis 2021 une vraie dynamique qui se met en place. Nous sommes au début du processus. Vous verrez que cette nouvelle stratégie que nous avons dans le domaine de la culture du cannabis légal finira par porter ses fruits. »
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Le diplomate marocain assure que le Maroc n’a pas pour autant baissé les bras. « Ajoutez que nos services ne ménagent pas leurs efforts pour démanteler les réseaux et saisir des cargaisons. Le Maroc et la Belgique coopèrent de façon exemplaire dans la lutte contre le trafic de drogue, mobilisant et mutualisant leurs efforts pour poursuivre et condamner les personnes impliquées dans les trafics », a-t-il ajouté.
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