Pepsi Maroc a annoncé ce jeudi avoir signé un partenariat avec la Fédération royale marocaine de football (FRMF), renouvelant ainsi son engagement à soutenir le football marocain.
Le soir du 20 janvier, le coup d’envoi de la 26ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) sera donné. Mais pour les télévisions marocaines, la partie a déjà commencé. Et pas question de rejouer le mauvais match de la CAN 2006 : cette année, les chaînes du pôle public diffuseront l’intégralité des rencontres, dispensant les amoureux du ballon rond d’une ruée coûteuse sur les abonnements au bouquet ART. “Cela fait des semaines que nous travaillons sur la question et toutes nos ressources sont mobilisées, assure le directeur des programmes d’Arriadya, Tarek Najem. C’est l’événement le plus important que nous couvrons depuis la création de la chaîne. Nous devons être à la hauteur et offrir aux téléspectateurs le meilleur spectacle possible”.
Du coup, les infographistes de la chaîne travaillent jour et nuit pour apporter les dernières retouches au nouvel habillage et aux bandes-annonces, conçus spécialement pour la compétition continen-tale. L’équipe rédactionnelle ne chôme pas non plus, enchaînant les répétitions sur le plateau. Les responsables de “la plus sportive des chaînes marocaines” promettent une couverture digne des plus prestigieux canaux thématiques.
En plus de la retransmission en direct de l’ensemble des rencontres du tournoi, les téléspectateurs d’Arriadya auront également droit à des “avant-matchs” plus consistants, grâce aux images expédiées par la dizaine d’envoyés spéciaux au Ghana et des plateaux renforcés par d’anciennes gloires du football marocain. Autres trouvailles : “Mina l’kahwa (À partir du café)”, une capsule quotidienne qui zoomera sur les fans des Lions de l’Atlas à travers le monde, et “Yaoumiate”, un résumé détaillé de la journée. Et ce n’est pas fini. Même des programmes habituels comme Quizz Show et Moustawdaâ parleront exclusivement CAN 2008. Au total, il est donc question de sept heures d’antenne quotidiennes consacrées à la compétition.
Exclusivement en TNT
Seul hic : l’alléchant menu proposé par Arriadya ne sera finalement servi qu’à une petite minorité. La raison ? Le contrat conclu il y a quelques mois avec le groupe ART, détenteur des droits de la CAN, accorde à Arriadya le droit de diffuser uniquement sur le numérique terrestre (comprenez la TNT). Et à ce jour, d’après une source de la SNRT, “les téléspectateurs ayant acquis le boîtier nécessaire pour le capter ne sont pas si nombreux”.
La CAN 2008 serait-elle donc le bon filon pour booster les ventes ? “Pas nécessairement, répond Tarek Najem. Si c’était vraiment le cas, nous aurions négocié des matchs en exclusivité”. Car les téléspectateurs marocains pourront toujours se rabattre sur les chaînes généralistes diffusées sur le canal hertzien. En effet, Al Aoula et 2M diffuseront conjointement le match d’ouverture, la demi-finale, la finale et, bien évidemment, toutes les rencontres du onze national. “Le reste est partagé équitablement entre les deux chaînes”, explique le directeur des sports à 2M, Hassan Boutabsil. La chaîne de Aïn Sebaâ s’apprête à dépêcher à Accra une équipe de huit personnes, conduite par les vétérans Hassan Fatih et Mourad Moutawakil. Ces derniers devront meubler des capsules quotidiennes de dix minutes, en français et en arabe. Au programme également, des duplex lors des JT et un résumé plus étendu, dans la soirée, qui reviendra sur l’actualité de la journée.
Le même menu est proposé par Al Aoula : duplex et résumé du soir, assurés par cinq journalistes et techniciens à partir de la capitale ghanéenne. Et pour tenir le show sur le plateau de Dar El Brihi, on retrouvera une vieille connaissance. L’ancienne star du Raja et des Lions de l’Atlas, Mustapha El Haddaoui, a été reconduit comme consultant sportif permanent d’Al Aoula. Entre matchs en direct, résumés et interviews de joueurs, les petits écrans marocains seront donc saturés de foot trois semaines durant. Ceux que le ballon rond rebute n’auront qu’à prendre leur mal en patience… ou allumer leur récepteur satellite.
Joueurs : Entre bonnes gens
Il y a quelques mois, se tenait à Marrakech un tournoi de poker, réunissant des joueurs de calibre international, dont l’ancien champion du monde Patrick Bruel. Surprise : ce dernier ne s’est classé que troisième, devancé par deux joueurs… marocains. Le premier a empoché une cagnotte de 580 000 dirhams, alors que le second est parti avec 370 000 DH. Quelques semaines plus tard, l’Open de Paris, l’une des plus prestigieuses compétitions de poker, a accueilli nombre de joueurs du royaume. Le Maroc, pays où l’accès des casinos est officiellement interdit aux musulmans, regorgerait-il de pokeristes professionnels ? “Pas vraiment, explique ce vétéran des tables de jeu, la majorité des grands joueurs marocains sont des membres fortunés de la bourgeoisie, pour qui le poker est un simple hobby”. Et d’ajouter : “D’ailleurs, les deux vainqueurs du tournoi de Marrakech étaient un grand patron et un joaillier casablancais”. Pourtant, la tendance pourrait bien s’inverser dans l’avenir. De plus en plus de jeunes, attirés par la médiatisation du jeu et séduits par les sommes astronomiques mises en jeu, se disent prêts à franchir le pas de la professionnalisation.
TelQuel - Mehdi Alaoui Sekkouri
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