Dans cette communication adressée à la presse le 26 novembre dernier, le parquet du procureur du roi annonçait qu’il demanderait le non-lieu pour la police, fait savoir Belga. "Mes clients n’ont pas compris la nécessité pour le parquet de Bruxelles de communiquer sur le dossier à ce stade-ci, alors qu’il n’y a même pas encore de date d’audience fixée devant la chambre du conseil, qui devra se prononcer sur un non-lieu ou un renvoi devant le tribunal correctionnel, et alors que nous avons encore la possibilité de demander des devoirs d’enquête complémentaires", a expliqué Alexis Deswaef, l’avocat de la famille d’Adil.
Selon ses explications, le problème de cette communication est qu’elle ne respecte pas l’article 57, paragraphe 3 du Code d’Instruction criminelle stipulant que ’le procureur du roi peut, de l’accord du juge d’instruction et lorsque l’intérêt public l’exige, communiquer des informations à la presse’. "Or, le procureur du roi n’avait pas l’accord préalable du juge d’instruction. Et le fait que les journalistes le pressaient de questions pour savoir les suites de l’affaire ne constitue pas l’exigence d’un ’intérêt public’ à ce stade de la procédure", a-t-il indiqué.
"Sauf les exceptions prévues par la loi, l’instruction est secrète. Et l’article 458 du Code pénal sanctionne celui qui commet l’infraction de violation du secret professionnel", a précisé l’homme de droit, ajoutant que cette communication publique du parquet de Bruxelles a été un véritable choc pour ses clients.
Le parquet de Bruxelles avait prononcé, le 26 novembre dernier, un non-lieu pour absence de charges suffisantes "à l’encontre des protagonistes du dossier et notamment du conducteur du véhicule de police". Les policiers ont été ainsi blanchis dans cette affaire de la mort d’Adil. Ce jeune de 19 ans était décédé lors d’une course-poursuite, le 10 avril dernier. Son scooter avait percuté une voiture de police ou aurait été percuté par une voiture de police. Cet accident est survenu avec une patrouille du koban VIRTUS chargé de faire respecter les mesures du confinement.