Selon les quatre organisations, bon nombre de mineurs étrangers non accompagnés (MENA) sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Bruxelles faute de moyens pour les accueillir, rapporte Belga. En 2020, la Belgique comptait entre 600 et 700 mineurs dans la rue et dans les différents centres (Fedasil, Croix-Rouge, etc.), indiquent les données officielles. Au cours des six premiers mois de 2021, SOS jeunes dit en avoir rencontré 475, soit près de 95 % de ceux rencontrés sur l’ensemble de l’année 2020.
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Selon les associations, les solutions envisagées pour répondre aux besoins des mineurs étrangers non accompagnés sont inadaptées. « Ce qui frappe, c’est l’extrême vulnérabilité de ces enfants confrontés à des parcours migratoires marqués par les mêmes violences que celles des adultes », explique Julien Buha Collette, chef de mission de Médecins sans frontières.
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« Près de 163 demandes de logement ont dû être refusées à des mineurs et ceux-ci doivent dès lors retourner à la rue ou dans les squats de très jeunes enfants par manque de places adaptées », fait savoir Medhi Kassou, porte-parole de la Plateforme citoyenne, estimant qu’« il est anormal qu’une organisation humanitaire se retrouve dans l’obligation de déployer des solutions d’hébergement d’urgence pour pallier les lacunes structurelles d’un pays, en particulier lorsqu’il s’agit d’accueillir des mineurs ».
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« Le phénomène est réel et existe depuis de nombreuses années. On parle au niveau européen de dizaines de milliers de MENA », déclare à Bel RTL Sammy Mahdi, secrétaire d’État à l’Asile et la Migration. Ces migrants particulièrement vulnérables sont difficiles à guider vers les procédures d’asile, reconnait-il, assurant toutefois que c’est une problématique à laquelle « on essaye de travailler du mieux qu’on peut ». Deux solutions sont envisageables : guider les mineurs étrangers vers une procédure d’asile « s’ils courent un réel danger dans leur pays d’origine » ou collaborer avec le pays d’origine en vue d’un retour.